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CHAPITRE 18


CONSTITUTION DE LA TERRE ET ÉRUPTIONS VOLCANIQUES


Même chez les occultistes scientifiques, le mystère de la construction de la Terre passe pour un des problèmes les plus difficiles à élucider. Ils savent qu'il est beaucoup plus aisé d'étudier à fond et correctement le Monde du Désir et la Région de la Pensée Concrète et de rapporter dans le Monde Physique le résultat des recherches faites, que d'étudier d'une manière complète les secrets de notre planète physique. En effet, pour le faire d'une manière satisfaisante, il faut avoir passé par les neuf Mystères mineurs et par la première des Grandes Initiations.

Les hommes de science modernes ne savent que très peu de choses sur ce sujet. En ce qui concerne les phénomènes sismiques, ils changent très souvent de théories, parce qu'ils découvrent constamment des faits qui rendent insoutenables leurs hypothèses précédentes. Ils ont, avec le soin remarquable dont ils ont coutume, examiné l'écorce extérieure de la Terre, mais seulement jusqu'à une profondeur insignifiante. Quant aux éruptions volcaniques, ils cherchent à les expliquer, ainsi qu'ils cherchent à expliquer tout le reste, d'une manière purement mécanique. Ils dépeignent le centre de la Terre comme étant une fournaise ardente et ils en concluent que les éruptions sont causées par la filtration accidentelle de l'eau et par d'autres phénomènes analogues.

Dans un certain sens, leurs théories ne sont pas sans fondement, mais, comme d'habitude, ils négligent dans ce cas les causes spirituelles qui paraissent à l'occultiste être les vraies causes. Pour lui, le globe

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est loin d'être une masse inerte, "morte". Au contraire, il est pénétré dans toutes ses parties par l'esprit, levain qui engendre des changements dans l'intérieur de la planète et à sa surface.

Les différentes sortes de quartz, les métaux, la disposition des diverses couches, tout a une signification beaucoup plus haute que celle que l'investigateur matérialiste a jamais été capable de saisir. Pour l'occultiste scientifique, la façon dont ces matériaux sont disposés a une signification très importante. Sur ce sujet comme sur tout autre, la science occulte se trouve dans le même rapport vis-à-vis de la science moderne que la physiologie vis-à-vis de l'anatomie. L'anatomie donne en détail la position exacte de chaque os, ligament, nerf, etc.; leur position relative par rapport l'un à l'autre et ainsi de suite, mais elle n'indique pas l'usage des différentes parties du corps. La physiologie, au contraire, donne non seulement la position et la structure de chacune des parties, mais elle définit aussi leur fonction dans le corps.

Connaître les différentes couches de la Terre et la position respective des planètes dans le ciel, sans avoir également connaissance de leur rôle et de leur signification dans la vie et dans le plan du Cosmos est aussi inutile que de connaître simplement la position des os, des nerfs, etc., sans connaître leur emploi dans l'économie fonctionnelle du corps.


LE NOMBRE DE LA BÊTE

A la vue clairvoyante bien développée des Initiés aux divers degrés des Mystères, la Terre paraît être formée de différentes couches superposées assez analogues à celles d'un oignon. Il y a neuf de ces couches et le noyau central; en tout dix divisions. Ces couches ne sont révélées que graduellement aux Initiés. Une nouvelle couche leur devient accessible après chaque Initiation, de telle sorte qu'à la fin des neuf Initiations mineures, ils ont accès à chaque division mais pas encore aux secrets du noyau central.

Ces neuf degrés sont ce qu'on appelait anciennement les "Mystères mineurs". Ils font passer

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consciemment le néophyte par tout ce qui a rapport à son évolution antérieure, à commencer par l'activité de l'existence involontaire, pour lui permettre de comprendre le mode d'opération et la signification du travail qu'il accomplissait alors inconsciemment. On lui montre comment les neuf principes de la constitution actuelle (corps triple, âme triple, esprit triple) furent développés et comment les grandes Hiérarchies Créatrices travaillèrent sur l'esprit vierge, éveillant en lui l'Ego, aidant celui-ci à former le corps. On lui montre aussi quel travail il accomplit lui-même pour extraire du corps triple tout ce qu'il possède maintenant de l'âme triple. On le fait passer successivement par les neuf degrés des Mystères mineurs, les neuf couches.

Le nombre 9 est le nombre-racine de notre phase actuelle d'évolution. Il a dans notre système une signification qu'aucun autre nombre ne possède. C'est le nombre d'Adam, de la vie qui commença son évolution en tant qu'Homme et qui atteignit la phase humaine pendant la Période de la Terre. Dans la langue hébraïque, comme dans la langue grecque, il n'y a pas de chiffres, mais chaque lettre a une valeur numérique. En hébreu, "Adam" s'écrit "ADM". La valeur de "A" est 1; celle de "D" est 4 et celle de "M" est 40. Si nous additionnons ces chiffres, nous obtenons: 1+4+4+0=9, le nombre d'Adam ou de l'humanité.

Si nous passons du livre de la Genèse, qui traite de la création de l'homme dans un passé lointain, au livre de l'Apocalypse, qui traite de sa condition future, nous trouvons que le nombre de la bête entravant le progrès est 666. En additionnant ces chiffres, 6+6+6=18 et finalement 1+8=9, nous avons de nouveau le nombre de l'humanité qui est elle-même la cause de tout le mal s'opposant à son propre progrès. Continuant jusqu'au passage qui donne le nombre de ceux qui seront sauvés, nous trouvons que ce nombre est 144,000. Additionnons comme auparavant: 1+4+4+000=9 de nouveau le nombre de l'humanité, ce qui montre que, pratiquement, elle sera sauvée dans sa totalité, car le nombre de ceux qui

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sont incapables de faire des progrès dans notre évolution est négligeable par comparaison avec la somme totale. Même ceux qui échoueront ne seront pas perdus, car il continueront leur évolution dans un plan cosmique ultérieur.

L'état de conscience des minéraux et des plantes n'est à vrai dire que de l'inconscience. La première lueur de conscience commence avec le règne animal. Nous avons vu aussi que, d'accord avec la classification la plus moderne, il y a treize degrés dans le règne animal: trois classes de Radiaires, trois classes de Mollusques, trois classes d'Articulés et quatre classes de Vertébrés.

Si nous considérons l'homme comme formant un degré par lui-même, et si nous notons qu'il y a treize Initiations de l'homme à Dieu à partir du moment où il commença à se rendre capable de devenir une Intelligence Créatrice consciente, nous obtenons de nouveau le même nombre 9, car 13+1+13=27 et 2+7=9.

Ce nombre est aussi dissimulé dans l'âge du Christ (3x3=9) et de manière analogue dans les 33 degrés de la Maçonnerie. Dans l'antiquité, la Maçonnerie était un système d'Initiation aux Mystères mineurs qui ont, comme nous l'avons vu, neuf degrés, mais les Initiés l'ont souvent écrit sous la forme 33. De même, nous entendons parler du 18e degré des Rosicruciens; c'est seulement là un "voile" pour le profane, car il n'y a jamais plus de neuf degrés dans les Mystères mineurs; les Maçons, de nos jours, n'ont conservé qu'une très faible partie du rituel occulte dans leur divers degrés.

Il y a aussi les neuf mois de la gestation pendant lesquels le corps se développe jusqu'à ce qu'il atteigne son degré actuel d'efficacité; il y a dans le corps neuf ouvertures: les deux yeux, les deux narines, les deux oreilles, la bouche et les deux orifices inférieurs.

Quand l'homme, au cours de son progrès a passé par les neuf Initiations mineures et qu'il a obtenu ainsi l'accès de toutes les couches de la Terre, il lui reste encore à obtenir l'accès au noyau central. Ce noyau lui devient accessible par la première des Grandes Initiations dans laquelle il apprend à connaître le mystère de l'intellect, la partie de son être qui commença son évolution sur la Terre. Quand il est prêt pour la première des Grandes Initiations, il a développé déjà son intellect jusqu'au point où tous les

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hommes l'auront développé à la fin de la Période de la Terre. Dans cette Initiation, il reçoit la clef qui lui permettra d'entrer dans la phase ultérieure et tout le travail qu'il accomplira désormais sera celui de l'humanité de la Période de Jupiter; il ne nous concerne pas en ce moment.

Après avoir passé la première des Grandes Initiations, il est un Adepte. Les deuxième, troisième et quatrième Initiations ont trait aux degrés de croissance par lesquels passera l'humanité ordinaire dans les Périodes de Jupiter, de Vénus et de Vulcain.

Ces treize Initiations sont représentées symboliquement par le Christ et les douze Apôtres. Judas Iscariote représente les tendances traîtresses de la nature inférieure du néophyte. Jean, l'apôtre bien-aimé, représente l'Initiation de Vénus, et le Christ Lui-même symbolise l'Initié Divin de la Période de Vulcain.

Les rites de l'Initiation diffèrent dans les diverses écoles de science occulte et aussi le nombre des Initiations dont elles parlent, mais ce n'est là qu'une affaire de classification. On observera que les vagues descriptions qui sont permises deviennent encore plus vagues à mesure qu'on passe aux Initiations supérieures. Là où l'on parle de sept degrés ou plus on ne dit presque rien de la sixième Initiation et absolument rien de celles qui suivent. La raison est qu'il y a une autre division, les six degrés de "Préparation" et les quatre Initiations qui mènent le candidat à la fin de la Période de la Terre quand il obtient le rang d'Adepte. Il doit y avoir alors trois autres degrés, si la philosophie de l'école ou de la société va aussi loin que cela. L'auteur ne connaît que les Rosicruciens qui aient quelques informations à donner au sujet des trois Périodes précédant la Période de la Terre, excepté la simple assertion que de telles Périodes existèrent; cependant, leur rapport avec notre phase actuelle d'existence n'est pas présenté d'une manière bien définie. Il y a aussi d'autres doctrines occultes qui déclarent seulement qu'il y aura trois plans ultérieurs d'évolution, sans donner de détails. Il va sans dire que, dans ces circonstances, les trois dernières Initiations ne sont pas mentionnées.

PAGE 494 Tableau 21. Constitution de la Terre

Le tableau 21 donnera une idée de la disposition des couches de la Terre; nous avons omis le noyau central pour pouvoir indiquer plus clairement la forme en lemniscate des courants dans la neuvième couche. Dans ce tableau, les couches sont représentées comme étant d'épaisseur égale, bien qu'en réalité quelques-unes soient beaucoup plus minces que d'autres. En commençant par la surface, elles sont disposées dans l'ordre suivant:

(1) La Terre Minérale: c'est la croûte rocheuse de la Terre dont s'occupe la Géologie, dans la mesure où l'homme est capable de la pénétrer.

(2) La Couche Fluide: la matière de cette couche est plus fluide que celle de la croûte extérieure; cependant, elle n'est pas liquide: elle a plutôt la consistance d'une pâte épaisse. Elle a une qualité

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d'expansion analogue à celle d'un gaz extrêmement explosif et elle n'est tenue en place que par la pression énorme de la couche extérieure. Si cette dernière couche était retirée, toute la couche fluide disparaîtrait dans l'espace avec une explosion terrible. Ces deux premières couches correspondent aux Régions Chimiques et Ethérique du Monde Physique.

(3) La Couche de Vapeur: dans les première et deuxième couches, il n'y a pas, à vrai dire, de vie consciente, mais dans la troisième couche la vie est répandue et palpite sans cesse, comme dans le Monde du Désir qui entoure et pénètre la Terre.

(4) La Couche d'Eau: elle contient toutes les possibilités germinatives de tout ce qui existe à la surface de la Terre. Là, se trouvent les forces archétypales qui sont la base de l'activité des esprits-groupes et aussi les forces archétypales des minéraux, car c'est là l'expression physique et directe de la Région de la Pensée Concrète.

(5) La Couche des Germes: les hommes de science matérialistes ont été déjoués dans les efforts qu'ils ont faits pour découvrir l'origine de la vie, pour trouver comment les premières créatures vivantes sortirent d'une matière auparavant inanimée.

En réalité, si l'on accepte l'explication occulte de l'évolution, on devrait plutôt rechercher l'origine des choses "mortes". La Vie se trouvait là avant les Formes mortes. Elle construisit ses corps avec une matière ténue et vaporeuse, longtemps avant qu'elle se condensât pour former la croûte solide de la Terre. C'est seulement lorsque la vie eut quitté les formes qu'elles purent se cristalliser et devenir dures et mortes.

Le charbon n'est que la cristallisation de formes végétales; le corail est la cristallisation de formes animales. La vie quitte les formes et les formes meurent. La vie n'occupa jamais une forme pour l'éveiller à la vie. Telle fut l'origine des choses "mortes".

Dans cette cinquième couche, se trouve la source principale de la vie d'où sortit l'impulsion qui fut la cause de la construction de toutes les formes sur la Terre. Elle correspond à la Région de la Pensée Abstraite.

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(6) La Couche de Feu: si étrange que cela puisse paraître, cette couche est douée de sensation. Le plaisir et la douleur, la sympathie et l'antipathie font, de cette région sentir leur effet sur la Terre. On suppose généralement que la Terre ne peut, en aucune façon, éprouver de sensations quelles qu'elles soient. Cependant, l'occultiste scientifique, quand il observe la récolte des grains mûrs, la cueillette des fruits sur les arbres pendant l'automne et celle des fleurs, sait quel plaisir la Terre elle-même en éprouve. C'est un plaisir analogue à celui ressenti par les vaches quand leur pis, trop gonflé de lait, est allégé par le veau qui les tette. La Terre connaît la joie d'avoir produit la nourriture nécessaire pour sa progéniture de formes, et cette joie atteint son point culminant à l'époque des moissons.

D'un autre côté, quand des plantes sont arrachées du sol, il est clair pour l'occultiste scientifique que la Terre ressent de la douleur. C'est pour cette raison qu'il n'emploie pas pour sa nourriture les plantes comestibles qui croissent sous la surface du sol. Tout d'abord, elles sont saturées de force terrestre; ensuite, elles manquent de l'énergie du Soleil et elles sont, de plus, gâtées par leur extraction violente hors du sol. La seule exception à cette règle est qu'il peut se permettre de manger modérément des pommes de terre qui, à l'origine, croissaient à la surface du sol et qui ne croissent sous la surface que depuis une époque relativement récente. Les occultistes préfèrent nourrir leur corps des fruits qui croissent au Soleil, parce qu'ils contiennent plus d'énergie solaire et qu'ils n'ont pas causé de sensation pénible à la Terre.

On pourrait supposer que l'exploitation des mines est très douloureuse pour la Terre, mais c'est le contraire qui est vrai. Toute désagrégation de la croûte solide lui cause une sensation de soulagement, et toute solidification est pour elle une source de douleur. Là où un torrent de montagne provoque l'érosion du sol et l'entraîne vers les plaines, la Terre se sent allégée. Là où la matière désagrégée est déposée à nouveau, sous la forme d'un banc, à l'estuaire d'un fleuve, la Terre éprouve une sensation correspondante de malaise.

De même que la sensation chez les animaux et les hommes sont dues à leur corps vital distinct, de

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même le pouvoir de sensation de la Terre est particulièrement actif dans cette sixième couche qui correspond au Monde de l'Esprit de Vie. Pour comprendre le plaisir qu'elle ressent par suite de la désagrégation de roches dures dans les mines et la douleur que lui cause le dépôt d'alluvions, nous devons nous rappeler que la Terre est le corps dense d'un Grand Esprit qui, pour nous procurer un milieu dans lequel nous puissions vivre et amasser de l'expérience, dut solidifier ce corps jusqu'à ce qu'il atteignît son état actuel.

Cependant, à mesure que l'évolution avance et que l'homme apprend les leçons qui dépendent de ce maximum de solidification, la Terre diminue de densité et son esprit devient de plus en plus libre. C'est ce que Paul voulait dire lorsqu'il déclarait que toute la création gémit et peine laborieusement dans l'attente du jour de libération.

(7) La Couche Réfringente: cette partie de la Terre correspond au Monde de l'Esprit Divin. Il y a dans la science occulte ce que l'on appelle les "Sept Secrets Inexprimables". Pour ceux qui ne les connaissent pas ou qui n'ont pas tout au moins une idée de leur portée, les propriétés de cette couche doivent paraître particulièrement absurdes et grotesques. En elle, toutes les forces que nous connaissons comme "Lois de la Nature" résident en tant que force morales ou plutôt immorales. Au début de la carrière consciente de l'homme, elles étaient beaucoup plus hostiles qu'à présent. Mais il semble qu'à mesure que l'humanité progresse moralement ces forces s'améliorent dans la même proportion; d'un autre côté, tout relâchement moral tend à les déchaîner et leur fait causer des ravages à la surface de la Terre, tandis qu'un effort vers un idéal plus élevé les rend moins hostiles à l'homme.

Les forces qui résident dans cette couche sont donc, à chaque instant, la réflexion exacte de l'état moral de l'humanité. Au point de vue occulte, la "Main de Dieu" qui frappa Sodome et Gomorrhe, n'est pas une superstition ridicule; car, de même que nous sommes individuellement responsables devant la Loi des Conséquences qui apporte à chacun la juste rétribution de ses actes, bons ou mauvais, de même il y a une responsabilité de communauté et une responsabilité nationale qui apportent à certains groupes

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d'hommes la rétribution que méritent leurs actes collectifs. Les forces de la Nature sont des agents généraux de cette justice rémunératrice qui cause les inondations, les tremblements de terre ou bien la formation bienfaisante de dépôts de pétrole ou de charbon pour divers groupements d'hommes selon leurs mérites.

(8) La Couche Atomique: tel est le nom donné par les Rosicruciens à la huitième couche de la Terre qui est l'expression du Monde des Esprits Vierges. Elle semble avoir la propriété de multiplier un grand nombre de fois les choses qu'elle contient; ceci ne s'applique toutefois qu'aux choses qui ont été définitivement formées. Un morceau de bois informe ou une pierre brute n'y ont pas d'existence mais, sur tout ce qui a été modelé ou qui possède la vie et la forme (telle une fleur ou une image), cette couche possède un pouvoir de multiplication à un degré étonnant.

(9) L'Expression Matérielle de l'Esprit de la Terre: il y a ici des courants en lemniscate qui sont en relation intime avec le cerveau, le coeur et les organes sexuels de la race humaine. Cette couche correspond au Monde de Dieu.

(10) Centre de l'Etre de l'Esprit Terrestre: rien de plus ne peut en être dit actuellement excepté qu'il est l'ultime terrain des germes de tout ce qu'il y a dans la Terre et à sa surface; il correspond à l'Absolu.

Un grand nombre de puits, à divers endroits, font communiquer la sixième couche, ou couche de feu avec la surface de la Terre. Nous appelons "cratères volcaniques" leur extrémité extérieure. Quand les forces naturelles de la septième couche sont suffisamment déchaînées pour qu'elles puissent se manifester par une éruption volcanique, elles mettent en mouvement la couche de feu (6), et l'agitation se propage vers l'extérieur jusqu'à la bouche du cratère. La plus grande partie de la matière expulsée est empruntée à la substance de la deuxième couche, car elle est la contre-partie de la sixième couche, mais plus dense, de même que le corps vital, le deuxième véhicule de l'homme, est en plus dense la contre-partie de l'Esprit

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de Vie, le sixième principe. Cette couche fluide, dont la propriété d'expansion et d'explosion est très grande, procure une quantité illimitée de matériaux à l'endroit de l'éruption. La partie des matériaux qui ne sont pas lancés dans l'espace se durcit au contact de l'atmosphère extérieure et forme ainsi la lave et la poussière, jusqu'à ce que, tel le sang qui s'échappant d'une blessure se coagule et arrête finalement l'épanchement, la lave finisse par sceller l'orifice qui communique avec les parties intérieures de la Terre.

Comme on pourrait aisément le déduire du fait que l'immoralité et les tendances anti-spirituelles de l'humanité éveillent l'activité destructrice des forces de la Nature dans la septième couche, ce sont généralement les peuples dissolus et dégénérés qui succombent à ces catastrophes. Ces hommes et tous ceux venus des différentes contrées dont la destinée, engendrée sous la Loi des Conséquences, entraîne, pour des raisons diverses, une mort violente, se trouvent rassemblés par des forces suprahumaines à l'endroit où le cataclysme doit se produire. Pour celui qui réfléchit, les éruptions du Vésuve, par exemple, permettront de corroborer cette assertion.

Le nombre de ces éruptions depuis deux mille ans montre que leur fréquence a augmenté avec la croissance du matérialisme. Spécialement depuis soixante-cinq ans, les éruptions volcaniques sont devenues plus nombreuses dans la proportion où la science matérialiste est devenue plus arrogante dans sa dénégation absolue et formelle de tout ce qui est spirituel. Alors qu'il n'y eut que six éruptions pendant mille ans, depuis la naissance du Christ, les cinq dernières éruptions ont eu lieu dans l'espace de 51 ans, comme nous allons le montrer.

La première éruption pendant l'ère Chrétienne fut celle qui détruisit les villes d'Herculanum et de Pompéi, et au cours de laquelle Pline l'Ancien périt, en l'an 79 de notre Ere. Les autres éruptions suivirent pendant les années 203, 472, 512, 652, 982, 1036, 1158, 1500, 1631, 1737, 1794, 1822, 1855, 1872, 1885, 1891, 1906. Pendant les dix premiers siècles, il y eut six éruptions et douze pendant les dix siècles suivants, dont cinq eurent lieu, comme nous l'avons déjà dit, dans l'espace de 51 ans.

Du nombre total de dix-huit éruptions, les neuf premières eurent lieu pendant ce qu'on appelle "l'âge des

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ténèbres", c'est-à-dire pendant les seize siècles qui virent le Monde Occidental dominé par les soi-disant "païens" ou bien par l'Eglise Romaine. Toutes les autres se sont succédées pendant les trois derniers siècles, depuis la naissance et pendant le développement de la Science Moderne, dont les tendances sont matérialistes et qui a presque complètement oblitéré le dernier vestige de spiritualité, particulièrement dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle. Aussi, les éruptions qui correspondent à cette période comprennent-elles presque le tiers du nombre total de celles qui ont eu lieu pendant notre Ere.

Pour neutraliser cette influence démoralisante, les Frères Aînés de la Sagesse, qui travaillent sans cesse pour le bien de l'humanité, ont donné pendant ce temps-là une grande quantité d'enseignements occultes. Ils ont pensé que, par la publication de ces enseignements et l'instruction du petit nombre de ceux qui veulent bien les recevoir, ils pourraient encore refouler la marée montante du matérialisme qui, autrement, peut avoir des conséquences très sérieuses pour les matérialistes eux-mêmes. Après avoir nié pendant si longtemps l'existence de tout ce qui est spirituel, ils se trouveront peut-être incapables de recouvrer leur équilibre quand ils découvriront que, bien que vivants, ils sont privés de leur corps dense. De telles personnes peuvent avoir à subir une destinée trop pitoyable pour qu'on puisse l'envisager avec sérénité. Une des causes de la "peste blanche", si redoutée, est justement ce matérialisme; il peut ne pas être attribuable à l'incarnation actuelle, mais il est le résultat de croyances et d'affirmations matérialistes dans le passé.

Nous avons parlé de la mort de Pline l'Ancien, à l'époque de la destruction de Pompéi. Il est intéressant de retracer le destin d'un homme de science de ce genre, non pas à cause de sa propre personnalité, mais pour mettre en lumière la manière dont l'occultiste scientifique lit dans la Mémoire de la Nature, comment les impressions y sont gravées et l'effet des caractéristiques du passé sur les tendances actuelles.

Quand un homme meurt, son corps dense se désagrège, mais on peut retrouver la somme totale de

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ses forces dans la septième couche de la Terre, la couche réfringente qui, pour ainsi dire, constitue un réservoir dans lequel les formes passées sont préservées, en tant que forces. Si, connaissant l'époque de la mort d'un certain homme, nous faisons des recherches dans ce réservoir, nous pouvons retrouver sa forme. Non seulement elle est emmagasinée dans la septième couche, mais la huitième, la couche atomique, la multiplie, de telle sorte qu'un certain type d'homme peut être reproduit et modifié par d'autres. Il est ainsi utilisé à de nombreuses reprises pour la formation d'autres corps. Les tendances intellectuelles d'un homme tel que Pline l'Ancien ont pu être reproduites mille ans après sa mort et avoir été partiellement la cause de la floraison actuelle d'hommes de science matérialistes.

Les savants matérialistes de notre époque ont encore beaucoup à apprendre et à désapprendre. Bien qu'ils combattent jusqu'à la dernière limite ce qu'ils appellent avec raillerie les "illusions" de l'occultiste scientifique, ils sont contraints de reconnaître leur bien-fondé et de les accepter l'une après l'autre. Ils seront forcés de les adopter toutes; ce n'est qu'une question de temps.

Mesmer, qui avait été envoyé par les Frères Aînés, fut tourné en ridicule; mais quand les matérialistes eurent changé le nom de la force qu'il avait découverte, en l'appelant "hypnotisme" au lieu de mesmérisme, cela devint immédiatement "scientifique".

Il y a environ vingt-cinq ans, Mme Blavatsky, l'élève fidèle des Maîtres Orientaux, déclara que la Terre possédait un troisième mouvement en plus des deux mouvements qui sont la cause des jours, des nuits et des saisons. Elle fit remarquer que l'inclinaison de l'axe de la Terre est due à un mouvement qui, au cours des âges amène le pôle nord dans la position où se trouve maintenant l'équateur et, plus tard, dans la position occupée par le pôle sud. Ce mouvement, dit-elle, était connu des anciens Egyptiens, et le fameux zodiaque de Denderah montre qu'ils avaient enregistré l'accomplissement de ces trois révolutions. Ces assertions, ainsi que l'ensemble de son excellent ouvrage "La Doctrine Secrète", furent tournés en ridicule.

Il y a quelques années, un astronome de Bombay, M. G.E. Sutcliffe, découvrit et démontra

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mathématiquement que Laplace avait fait une erreur dans ses calculs. La découverte de cette erreur et sa rectification confirmaient par démonstration mathématique l'existence du troisième mouvement de la Terre, tel qu'il avait été défini par Mme Blavatsky. Cette découverte permettait aussi d'expliquer le fait, demeuré jusque là embarrassant, qu'on trouve des plantes et des fossiles tropicaux dans les régions polaires, car un mouvement de ce genre produirait nécessairement au cours des âges, des périodes glaciales et tropicales pour chaque partie du Globe, d'après son changement de position par rapport au Soleil. M. Sutcliffe envoya ses démonstrations au journal Nature (il s'agit du journal anglais de ce nom), mais ce journal refusa de les publier, et quand leur auteur annonça sa découverte dans une brochure, il s'attira une terrible avalanche d'amères critiques. Il est vrai qu'il est un étudiant convaincu et assidu de la "Doctrine Secrète", et cela suffit pour expliquer la réception hostile réservée à sa découverte et à ses corollaires inévitables.

Plus tard, un Français, qui n'était pas un astronome mais un mécanicien, construisit un appareil démontrant la possibilité d'un tel mouvement. L'appareil figura à l'Exposition de Saint-Louis (1904) et il fut chaudement recommandé par M. Camille Flammarion, comme étant digne d'attention. Il y avait là quelque chose de concret, une "machine"; aussi, l'éditeur du Monist, bien qu'il décrivît l'auteur comme étant un homme quelque peu enclin à des "illusions mystiques" (parce qu'il croyait que les anciens Egyptiens connaissaient ce troisième mouvement), n'en ferma pas moins généreusement les yeux sur cette particularité et déclara que, néanmoins, il n'avait pas perdu confiance dans la théorie de M. Beziau. Il publia une explication et un essai de M. Beziau, dans lequel le mouvement en question et ses effets sur la surface de la Terre étaient décrits en termes analogues à ceux employés par Mme Blavatsky et par M. Sutcliffe. M. Beziau n'est pas "classé" définitivement comme un occultiste: aussi on peut défendre sa découverte.

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On pourrait citer de nombreux exemples montrant comment les enseignements occultes ont été corroborés plus tard par la science matérielle. Par exemple, la théorie atomique qui fut soutenue par quelques philosophes grecs et, plus tard, dans la "Doctrine Secrète". Elle fut découverte en 1897 par le Professeur Thomson.

Dans l'ouvrage remarquable de M. Sinnett, La Croissance de l'Ame, publié en 1896, l'auteur affirma qu'il y a deux planètes au-delà de l'orbite de Neptune, dont une seule, pensait-il, serait découverte par les astronomes modernes. Dans le numéro d'août 1906 de Nature on affirme que le Professeur Barnard, avec l'aide du réflecteur de 36 pouces de Lick, avait découvert ladite planète en 1892. Il n'y avait pas d'erreur à ce sujet, et cependant il avait attendu 14 ans avant d'annoncer sa découverte.

Toutefois, il est inutile de se mettre en peine pour cela. Le point important est que la planète est là et que le livre de M. Sinnett la signalait dix ans avant que le Professeur Barnard ait affirmé en avoir fait antérieurement la découverte. Il se peut que si cette affirmation avait été faite avant 1906 elle eût dérangé quelque théorie profondément enracinée!

Il existe de nombreuses théories de ce genre. Celle de Copernic n'est pas entièrement juste et il y a un grand nombre de faits qui ne peuvent être expliqués au moyen de la seule théorie nébulaire tant vantée. Tycho-Brahé, le célèbre astronome danois, refusa d'accepter la théorie de Copernic. Il avait de bonnes raisons pour s'en tenir à celle de Ptolémée, parce qu'il savait qu'avec cette dernière on peut calculer correctement les mouvements des planètes, tandis qu'avec la théorie de Copernic, il faut se servir d'une table de corrections. Le système de Ptolémée est exact du point de vue du Monde du Désir et il offre certains points qui sont nécessaires dans le Monde Physique.

Plus d'un lecteur trouvera fantastiques les déclarations faites dans les pages précédentes. Nous n'y

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pouvons rien. L'avenir apportera à tous la connaissance des faits exposés dans ce chapitre. Ce livre s'adresse seulement au petit nombre ce ceux qui, ayant libéré leur esprit des entraves de la science et de la religion orthodoxes, sont prêts à accepter ces enseignements, jusqu'à ce que leur fausseté ait été prouvée.


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