SERVICE DU SOLSTICE D'ÉTÉ

 

MUSIQUE

-Troisième strophe de l'Hymne Rosicrucien d'Ouverture chantée par l'assistance:

   En nous efforçant de comprendre
   D'aimer chacun comme un être en fleur,
   Que notre but soit de répandre
   Les lois élevant l'âme et le coeur.

   En accomplissant cette tâche,
   Au fil des jours, au long des ans,
   Notre égoïsme se détache
   Epanouissant les plus purs élans.

 

SERVICE

  Le lecteur dévoile l'emblème et prononce la formule de salutation: Mes chères soeurs et mes chers frères, que les roses fleurissent sur votre croix.

  L'assistance répond: Et sur la vôtre également.

   Nous voici maintenant au Solstice d'été, saison pendant laquelle la manifestation physique sur terre atteint son point culminant.

   Chaque année, une vague spirituelle de vitalité pénètre la Terre au Solstice d'hiver, pour fertiliser la semence endormie dans le sol gelé, pour revivifier le monde sur lequel nous vivons; cette tâche s'accomplit pendant les mois d'hiver où le Soleil traverse les signes zodiacaux du Capricorne, du Verseau et des Poissons. Au point de vue cosmique, le Soleil naît pendant la nuit la plus longue et la plus sombre de l'année, lorsqu'à minuit le signe de la Vierge Céleste est à l'horizon oriental, pour donner le jour à l'Enfant Immaculé. Pendant les mois qui suivent, le Soleil passe dans le signe cruel du Capricorne où, selon la mythologie, toutes les puissances des Ténèbres se déchaînent et concentrent leurs efforts pour tuer le porteur de Lumière; cette phase du drame solaire est représentée d'une façon mystique par l'histoire du Roi Hérode et la fuite en Egypte pour échapper à la mort.

   Lorsqu'en février le Soleil entre dans le signe du Verseau, le porteur d'eau, nous sommes au temps des pluies et des tempêtes, et de même que le baptême, d'une façon mystique, voue le Sauveur à sa tâche de serviteur, ainsi les flots d'humidité qui descendent sur la Terre l'amollissent et l'adoucissent, si bien qu'elle peut produire les fruits qui entretiennent la vie de ses habitants.

   Puis vient le passage du Soleil dans le signe des Poissons. A ce moment, les provisions de l'année précédente ont presque toutes été consommées et la nourriture de l'homme se fait rare. C'est la raison pour laquelle nous avons ce long jeûne du Carême qui représente mystiquement pour l'aspirant le même idéal que celui indiqué cosmiquement par le Soleil.

   Nous avons à cette époque le carnaval, l'adieu à la chair, car tous ceux qui aspirent à la vie supérieure doivent à un moment donné dire adieu à la nature inférieure avec tous ses désirs et se préparer pour la Pâque, ou "passage", qui est alors proche.

   Lorsqu'en avril, le Soleil passe ou croise l'équateur céleste et entre dans le signe du Bélier, l'Agneau, la croix représente un symbole mystique du fait suivant: le candidat à la vie supérieure doit apprendre à quitter son enveloppe mortelle et commencer l'ascension du Golgotha, la place du crâne, pour ensuite franchir le seuil menant aux mondes invisibles. Finalement, par imitation de l'ascension du Soleil dans les cieux nordiques, destinée à favoriser de la chaleur de ses rayons la croissance des graines qui ont été, pendant les mois d'hiver, revitalisées dans le sol par la vague Christique, il doit apprendre que sa place est avec le Père et qu'il finira par s'élever jusqu'à cet endroit d'exaltation.

   Par conséquent, à l'époque présente, pendant la saison qui atteint son point culminant le 21 juin, le Grand Esprit Solaire atteint le monde de l'Esprit Divin, le trône du Père. Pendant les mois de juillet et août, lorsque le Soleil est dans les signes du Cancer et du Lion, Il reconstruit son véhicule d'Esprit de Vie qu'Il doit apporter au monde pour régénérer la Terre et les vagues de vie qui y évoluent.

   Sans cette vague mystique annuelle d'énergie vitale donnée par le Christ Cosmique, la vie physique serait une impossibilité. Il ne pourrait y avoir ni pain et vin matériels, ni cet extrait spirituel préparé par l'alchimie du sang dans le coeur du disciple. L'existence physique est l'école, ou le laboratoire, où nous apprenons à transmuer le vil métal de notre nature inférieure pour lui donner le brillant éclat de la Pierre Philosophale, et de cette façon, à rendre possible notre libération dans les sphères supérieures, où se trouve le Christ, notre idéal exalté.

   Derrière toutes les manifestations de la Nature, il y a des agents, des intelligences aux degrés de conscience divers, des constructeurs et des destructeurs qui jouent des rôles importants dans l'économie de la Nature. Le Solstice d'été est la période de réjouissance des Esprits de la Terre et autres Esprits de la nature attachés au progrès matériel de notre planète, comme le montre Shakespeare dans sa pièce Le Songe d'une nuit d'été.

   Par une action semi-intelligente les Sylphes soulèvent les particules d'eau finement divisées, vaporisées, préparées par les Ondines pour les élever de la surface de la mer à la plus grande hauteur possible avant qu'une condensation partielle n'ait lieu et que se forment les nuages. Elles gardent ces particules d'eau jusqu'à ce que les Ondines les forcent à les relâcher. Lorsque nous disons qu'il y a une tempête, des combats s'engagent à la surface de la mer et dans les airs, parfois avec l'aide des Salamandres, pour allumer l'éclair de l'hydrogène et de l'oxygène séparés, et pour lancer sa terrifiante et fracassante flèche de lumière en zigzag dans une nuit d'encre, ce qui s'accompagne de puissants coups de tonnerre lesquels se répercutent dans l'atmosphère qui s'éclaircit, tandis que les Ondines projettent triomphalement les gouttes de pluie délivrées vers la Terre pour qu'elles puissent se réunir à leur élément d'origine.

   Les petits Gnomes sont nécessaires pour construire les plantes et les fleurs. C'est leur tâche de les teindre des mille nuances qui font le délice de nos yeux. Ils forment aussi les cristaux de tous les minéraux et créent des joyaux inestimables qui luisent sur l'or des diadèmes. Sans eux, il n'y aurait pas de fer pour nos machines, ni d'or pour le payer. Ils sont partout, et l'abeille du proverbe n'est pas plus affairée qu'eux. Si l'on s'accorde pour reconnaître le travail de l'abeille, les petits Esprits de la Nature, qui jouent un rôle si important dans le travail du monde, sont cependant inconnus sauf d'une minorité de gens que l'on traite de rêveurs et de farfelus.

   Au Solstice d'été, les activités physiques de la Nature sont à leur maximum; c'est la raison pour laquelle la "Nuit de la Saint Jean" est la grande Fête des Fées qui ont oeuvré pour construire l'univers matériel, nourri le bétail, alimenté le grain et qui saluent, avec joie et gratitude, la crête de la vague de force qui est leur instrument pour façonner les fleurs, en donnant cette étonnante variété de formes délicates exigées par leur archétype, et ces nuances innombrables qui font les délices et le désespoir de l'artiste.

   Pendant la plus importante des nuits de cette joyeuse saison d'été, ils viennent en foule des étangs et des forêts, des gorges et des vallons à la Fête des Fées. Ils préparent et cuisent vraiment leur nourriture éthérique et après cela, transportés de joie, ils dansent de ce bonheur d'avoir créé et accompli cette importante mission dans l'économie de la nature.

   Une maxime dit que rien n'est inutile dans la nature; les parasites et les faux-bourdons sont une abomination, l'organe inutilisé s'atrophie, comme l'oeil ou le membre devenus inutiles. La nature a une tâche à accomplir et requiert la collaboration de tous ceux qui veulent justifier leur existence et leur appartenance. Ceci s'applique à la plante et à la planète, à l'homme et à l'animal, et aux fées également. Elles ont leurs tâches à accomplir et sont des êtres très occupés; connaître leurs activités explique bien des mystères de la nature.

   Nous devrions tenter de comprendre à fond ces enseignements, afin d'apprendre à apprécier aussi pleinement qu'il faudrait cette saison de l'année. Quelle calamité cosmique ce serait si notre Père Céleste manquait à subvenir à notre existence et à notre subsistance physique chaque année! Le Christ de l'an dernier ne peut pas davantage nous sauver de la famine physique, que la pluie de l'an dernier ne peut humidifier le sol et gonfler les millions de graines qui sommeillent dans la Terre et attendent, pour commencer à croître, les activités germinatives de la vie du Père. Le Christ de l'an dernier ne peut pas davantage allumer à nouveau en nos coeurs les aspirations spirituelles qui nous incitent à aller de l'avant, que la chaleur de l'été passé ne peut nous tenir chaud maintenant. Le Christ de l'an dernier nous a donné sans compter ni lésiner son Amour et sa Vie jusqu'au dernier souffle: lorsqu'au dernier Noël Il est né dans la Terre Il a donné vie aux graines endormies qui ont poussé et rempli généreusement nos greniers. Avec le pain de la vie physique Il nous a prodigué l'amour reçu du Père et après avoir donné la totalité de sa vie, Il a expiré à Pâques pour s'élever vers le Père, de même que la rivière, en s'évaporant, s'élève vers le Ciel.

   Mais c'est sans fin que s'ébauche l'amour divin: notre Père Céleste nous aime comme un père aime ses enfants, car Il connaît nos faiblesses et notre dépendance physique et spirituelle. Puissions-nous tirer parti des occasions qui nous sont offertes pendant cette saison, afin que la nouvelle venue du Christ à l'automne nous trouve en état de répondre plus aisément aux puissantes vibrations dont nous serons pénétrés à cette époque-là.

   Nous allons maintenant nous concentrer sur l'Amour divin et le Service.



CONCENTRATION



MUSIQUE

- Couplet de l'Hymne Rosicrucien de Clôture.



   Le lecteur voile l'emblème et prononce l'exhortation finale:

   Et maintenant mes chères soeurs et mes chers frères, en nous séparant pour rentrer dans le monde matériel, puissions-nous partir avec une résolution plus ferme d'exprimer dans notre vie quotidienne les hauts idéaux spirituels que nous avons reçus ici, afin que, de jour en jour, chacun de nous devienne plus digne d'être employé comme un agent conscient pour l'oeuvre bienfaisante de nos Frères Aînés au service de l'humanité.


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