Solstices et équinoxes

Les vies de tous les sauveurs de l'humanité ont également comme base le passage du soleil autour du Zodiaque, qui illustre les épreuves et les succès des Initiés: ce fait a donné naissance à cette conclusion erronée que ces sauveurs n'ont jamais existé, que leurs histoires sont de simples mythes solaires. C'est une erreur, car tous les maîtres divins envoyés à l'humanité sont des entités cosmiques, et l'ordonnance de leurs vies est en accord avec la marche des astres, qui représente en quelque sorte une biographie anticipée de leurs vies. Chacun d'eux est venu, apportant lumière spirituelle et connaissance divine pour aider l'homme à trouver Dieu; c'est pour cela que les circonstances de leurs vies étaient accordées sur les évènements que le grand porteur physique de lumière, le Soleil, rencontre dans son pèlerinage à travers une année.

Les Sauveurs sont tous nés d'une Vierge immaculée au moment où les ténèbres sont les plus grandes parmi l'humanité, de même que le Soleil de l'année qui vient est né, ou commence son voyage, pendant la nuit la plus longue de l'année, au moment où le signe zodiacal de la Vierge se trouve à l'horizon oriental sous toutes les latitudes entre 22 et 24 heures. Elle reste aussi immaculée que jamais après avoir donné naissance à son fils-soleil; c'est pourquoi nous voyons la déesse égyptienne Isis, assise sur le croissant de la Lune, tenant son divin bébé Horus; Astarté, la femme immaculée de Babylone avec son fils Tammuz et une couronne de sept étoiles sur la tête; Devaki dans l'Inde avec son fils Krishna; et notre propre Vierge Marie donnant le jour au Sauveur du Monde Occidental sous l'étoile de Bethléem. Partout la même histoire: la mère immaculée, l'enfant divin; et le soleil, la lune ou les étoiles.

De même que le Soleil matériel est faible et doit fuir devant les puissances des ténèbres, de même ces divins porteurs de lumière sont poursuivis et contraints de fuir par les pouvoirs du Monde; et, comme le Soleil, ils échappent toujours. Jésus dut fuir devant le roi Hérode: le roi Kansa et la reine Maya jouent le même rôle dans d'autres religions. Le baptême a lieu au moment où le Soleil traverse le signe du Verseau, le porteur d'eau; et quand il traverse le signe des Poissons en Mars, c'est le jeûne de l'Initié, car le signe des Poissons est le dernier des signes du sud; à ce moment, les provisions amassées grâce aux dons généreux du Soleil de l'année précédente sont presque épuisées, et la nourriture de l'homme est insuffisante. L'alimentation en poisson du Carême, qui se place à ce moment, est une confirmation de plus de cette origine solaire du jeûne.

A l'équinoxe de printemps, le soleil "croise l'équateur", et à ce moment se place la "mise en croix" ou crucifixion, car c'est alors que le Soleil-Dieu commence à donner la vie sous forme de nourriture à ses adorateurs, mûrissant le blé et le raisin, dont sont faits "le pain et le vin". Pour cela, il doit quitter l'équateur et s'élever vers le ciel. De même, il ne serait d'aucun bénéfice spirituel pour l'humanité que ses sauveurs restent avec elle; aussi remontent-ils au ciel en tant que "fils (ou soleils) de justice" (Malachie 4:2), secourant de là-haut les fidèles, comme le fait le Soleil pour l'homme du haut des cieux.

Le Soleil atteint son point le plus élevé de déclinaison Nord au solstice d'été; il est alors assis "sur le trône de son père", le Soleil de l'année précédente; mais il ne peut y rester plus de trois jours, il descend ensuite vers son noeud occidental. De même, les Sauveurs de l'humanité montent jusqu'au trône du Père, pour être réincarnés de temps en temps pour le bien de l'humanité - vérité contenue dans la phrase du Credo de Nicée: "et de là il reviendra". Le mouvement connu sous le nom de "précession des équinoxes, d'après lequel le Soleil croise l'équateur le 21 mars en un point différent chaque année, détermine le symbole propre à chaque Sauveur.

Au temps de la naissance de Jésus, le Soleil croisait l'équateur autour du 5e degré du signe du Bélier: en conséquence, le Christ était "l'agneau de Dieu". Il y eut pourtant une discussion; les uns pensaient que, à cause de ce qu'on appelle l'orbe d'influence, le pouvoir du Soleil était en réalité dans les Poissons, et que le symbole du Christ aurait dû être un poisson, symbole d'ailleurs des premiers chrétiens. En souvenir de cette discussion, la mitre des évêques a encore de nos jours la forme d'une tête de poisson.

Au temps de Mithra, le Sauveur Persan, le Soleil croisait l'équateur dans le signe du Taureau; aussi Mithra est représenté monté sur un taureau; et c'est sur ce fait que se fonde l'adoration du Boeuf Apis en Egypte. Au temps présent, l'équinoxe du printemps est environ au dixième (aujourd'hui neuvième) degré des Poissons; si un sauveur devait naître actuellement, il serait un "homme-poisson" comme Oannes de Ninive, transformé en Jonas et la baleine par la Bible.

Les quatre lettres dont il est dit qu'elles ont figuré sur la croix du Christ, et la méthode de fixation de la date de Pâques en commémoration de cet événement, montrent également son caractère cosmique. On suppose généralement que les lettres INRI signifient Jesus Nazarenus Rex Judaeorum (Jésus de Nazareth, Roi des Juifs); mais ce sont aussi les initiales des noms hébreux des quatre éléments: Iam (l'eau), Nour (le feu), Ruach (l'air ou l'esprit), Iabeshah (la Terre). Il serait stupide de fixer l'anniversaire de la mort d'un homme quelconque par le Soleil et la Lune comme est fixée la date de Pâques, mais c'est au contraire tout à fait normal pour une fête solaire et une entité cosmique, en relation avec le Soleil apportant la lumière au luminaire physique.

Lorsque le soleil quitte son trône au solstice d'été, le 21 juin, il passe, après le Cancer, dans le signe du Lion, le "Lion de Juda". C'est alors qu'a lieu la fête catholique de "l'Assomption"; trois semaines plus tard, quand il se trouve dans la Vierge, c'est la "Nativité", car à ce moment la Vierge naît du Soleil, pour ainsi dire.

Ceci nous rappelle à l'esprit la solution astronomique de ce passage de l'Apocalypse (12:1): "Je vis une femme habillée du soleil avec la lune sous ses pieds". Ce phénomène se produit chaque mois de Septembre juste après la Nouvelle Lune: car vu de la Terre, le Soleil couvre ou habille le signe de la Vierge pendant Septembre; et lorsque la Lune cesse sa conjonction avec le Soleil, il semble qu'elle soit juste sous les pieds de la Vierge. Lorsque Jean-Baptiste dit, à propos du Christ: "Il faut qu'il croisse et que je diminue (Jean 3/30), il symbolise le Soleil au solstice d'été, lorsqu'il lui faut décroître en éclat pour le semestre qui vient; tandis que le Christ, par sa naissance à Noël, s'identifie avec le Soleil nouvellement né, qui fait croître la longueur du jour jusqu'au milieu de l'été. Nous voyons donc que le combat entre la Lumière et les Ténèbres dans le monde physique est en connexion étroite, dans les Ecritures des différentes religions, avec le combat des puissances de la lumière et de la vie contre celle des ténèbres et de l'ignorance; et que cette vérité est universellement répandue parmi les peuples dans tous les temps. Les mythes des tueurs de dragons renferment la même vérité; là où les Grecs racontent la victoire d'Apollon sur Python, et celle d'Hercule sur le dragon des Hespérides, l'homme du Nord parle du combat de Beowulf tuant le serpent de feu, celui de Siegfried tuant le dragon Fafner ou celui de St-Georges et du Dragon. A notre époque matérialiste, ces vérités sont temporairement reléguées dans l'oubli ou considérées comme des contes de fées sans aucun fond de vérité: mais les temps viendront, et ils ne sont pas loin, où ces reliques, qui incarnent de grandes vérités spirituelles, seront remises en honneur.

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