27 - Une vie plus abondante

  

Dépliants "online" de The Rosicrucian Fellowship

   Le grand changement désigné ordinairement par la mort ne respecte personne. Elle peut survenir chez les jeunes, les vieux, les adultes dans la force de l'âge. Mais un jour ou l'autre, chacun doit abandonner sa vêture physique et s'en aller dans les royaumes qui sont au-delà de notre présente sphère de connaissance.

   Sachant que ce changement est inévitable, il est impératif d'en apprendre le plus possible sur cette grande transition. Pour les personnes ignorantes, ce phénomène a toujours été une chose au-delà de leur compréhension et, par conséquent, quelque chose qui, quand on est appelé à le rencontrer, remplit la grande majorité d'une terreur à peine moindre que l'épouvante. Cette appréhension, cependant, n'a pas toujours existé. Dans un lointain passé, quand la conscience de l'homme était davantage dirigée sur les royaumes spirituels que sur le monde matériel, il ressentait à peine la perte de son corps physique. Il se savait être un esprit et son vêtement physique était quelque chose qu'il acquérait, gardait un temps plus ou moins long, puis rejetait comme la feuille d'un arbre et était remplacé quand il en avait de nouveau besoin.

   Ce ne fut pas avant d'avoir perdu la vision de sa demeure céleste, ni du fait qu'il était un Esprit immortel habitant de temps en temps un corps physique, qu'il a commencé à s'identifier à son véhicule matériel et s'est mis à le considérer comme son véritable soi et, par conséquent, à craindre une possible existence sans lui. En fait, une multitude d'humains ont tellement concentré leur conscience sur la matière qu'ils en sont venus à croire qu'ils sont le corps physique et que leur existence cesse au moment où la mort l'annihile.

   Il semble presque incroyable qu'il en soit ainsi à ceux qui ont la lumière spirituelle. Pourtant, hélas, cette croyance est évidente partout, tout autour de nous; et parmi les gens qui enterrent sans espoir leurs soi-disant morts, très peu réalisent qu'un esprit libéré retourne à sa patrie céleste pour y continuer une existence ininterrompue.

   En dehors du réconfort qu'elle apporte à ceux qui savent ce qu'il en est de la soi-disant mort, examinons la vérité de ce phénomène particulier.

   L'homme, le vrai Je, est un pur Esprit, différencié dans le corps de Dieu, qui est le système solaire tout entier, visible et invisible. Sa destinée, comme l'Initié Paul nous le dit, est de devenir un Dieu, semblable à son divin Créateur. Afin de développer ses pouvoirs potentiels divins, il passe par chaque phase de l'évolution, de la plus éthérée à la plus dense, rencontrant des expériences qui, lentement mais sûrement, développent ses capacités latentes. Pendant une phase de son développement, il séjourne de temps en temps sur le plan terrestre, y habitant une forme physique. Mais il ne passe ici qu'une partie de son temps. Le reste se passe dans les royaumes supérieurs où il reçoit une autre instruction et d'autres tâches à accomplir, toutes dans le but de développer ses forces latentes en énergie dynamique, prête à être utilisée à tout moment et sous le contrôle direct de son propre Esprit qui est son véritable soi.

   Chaque fois qu'un individu descend sur le plan terrestre, il s'enferme dans un corps physique, et le temps qu'il y reste durant une vie particulière dépend du nombre de leçons qu'il est venu apprendre. Il y a des Egos qui viennent sur terre pour apprendre des leçons sur la construction du corps avant la naissance et qui désertent leur véhicule physique dès que cette tâche est accomplie, le temps variant indifféremment en jours, semaines, mois ou années. D'autres utilisent leur corps physique de la naissance à l'adolescence, d'autres jusqu'à l'âge adulte, et d'autres encore jusqu'à un âge très avancé. Mais notez que la longueur de chaque vie dépend de certaines leçons que l'individu doit nécessairement apprendre, afin de pouvoir poursuivre son évolution et aucun n'est un simple hasard du destin.

   Ayant un certain libre arbitre, il est possible aux autres, au moment de la transition de l'Esprit, de frustrer provisoirement les lois de la Nature par des lamentations ou autres perturbations, et de lui faire perdre son panorama d'après-vie, si nécessaire à ses progrès dans le monde céleste.

   Dans ce cas, l'Esprit retourne habituellement vers ceux qui sont responsables de cette perte, renaît à leur foyer, décède rapidement et va directement au Premier Ciel où on lui enseigne les leçons que son panorama détruit contenait. Au moment du passage, tous les enfants, et aussi les adultes, rencontrent leurs amis et souvent les Anges, qui les assistent en les conduisant dans le grand au-delà.

   La vie des enfants dans le monde céleste est d'une beauté au-delà de toute description. Quand les parents auront une fois réalisé quelle merveilleuse existence y mènent les petits et compris le grand profit qu'en tirent les enfants au cours de ce bref séjour, leur chagrin, assurément, en sera grandement diminué et la blessure de leur coeur guérira beaucoup plus vite.

   Ceux qui quittent leur corps physique dans des conditions normales en sont entièrement libérés aussitôt que le panorama de leur vie s'est gravé sur le corps du désir qu'ils emportent avec eux dans les mondes célestes. Trois jours et demi de parfaite tranquillité devraient être accordés à l'Esprit au moment du transfert de l'enregistrement du panorama de l'éther réflecteur du corps vital sur le corps du désir, dans lequel l'Esprit fonctionne quand il entre dans les mondes supérieurs. Les images ainsi transférées au corps du désir, le véhicule des sentiments et des émotions, sont la base de la souffrance subséquente de l'Esprit au Purgatoire pour les mauvaises actions commises durant sa vie terrestre. Le temps passé par l'Esprit au Purgatoire peut être abrégé si l'Esprit est de bonne volonté et prêt à reconnaître ses torts et ses fautes quand elles apparaissent sur le panorama, au lieu de se chercher des excuses ou être à nouveau agité par la colère ou la haine passée. La coopération de plein gré de la part de l'Esprit réduit grandement la souffrance correspondant à la purification de l'après-vie.

   Aussitôt que le corps physique est abandonné, les portes du royaume élémental s'ouvrent, et les forces qui imprègnent la terre, l'eau, le feu et l'air retirent de la forme inanimée ce qui appartient à leur domaine particulier et le lui retournent. Le curieux sentiment éprouvé dans une chambre mortuaire, et la crainte qu'ont la plupart des gens d'un corps mort sont dus au proche contact existant alors entre ces élémentaux affairés et ceux qui sont autour du corps inanimé. Ces forces sont toujours présentes et excessivement actives quand quelque matière organique doit être désintégrée et ses particules retournées à leur sphères respectives.

   Le chagrin, les lamentations, les pensées de désespoir et le désir de voir revenir le disparu, tout cela tend à enchaîner l'Esprit à la terre et à l'empêcher de participer aux activités de sa nouvelle demeure. Par ailleurs, les pensées d'amour, de courage, d'espérance, d'encouragement et de bonne volonté sont toutes des plus bénéfiques, leur valeur étant pratiquement inestimable. Si, au lieu de se laisser aller à des pratiques pernicieuses, qui empêchent véritablement les progrès de l'Esprit qui s'en est allé, quelqu'un priait avec ferveur, le soir avant de s'endormir, qu'on lui permette d'aller voir ses bien-aimés aussitôt qu'il serait libéré par le sommeil, son désir le transporterait presque immédiatement à leur lieu de séjour et il pourrait passer des heures avec eux, qui seraient profitables pour tous et, avec le temps, il pourrait ramener à sa conscience de veille bien des expériences rencontrées sur les plans invisibles. Ce serait aussi l'occasion de faire connaître aux amis disparus la méthode mentionnée ici pour réduire grandement leur séjour dans la zone purgatorielle.

   Le temps passé au Purgatoire est comparativement court - environ un tiers de la vie précédemment vécue dans le monde physique. Le Premier Ciel est un lieu de joie, sans la moindre goutte d'amertume. La maladie, la tristesse et la douleur y sont inconnues et toutes les réalisations ennoblissants auxquelles l'Esprit aspirait sont pleinement réalisées. De belles maisons, des fleurs, des arbres, etc., sont à lui, tous faits de la subtile substance du Monde du Désir. Pourtant, toutes ces choses sont aussi tangibles pour les habitants de ce monde céleste que nos possessions matérielles le sont pour nous.

   Cette glorieuse région est un lieu de progrès et contient tout ce qui est bon et désirable dans les aspirations humaines. Là, l'étudiant et le philosophe ont immédiatement accès à toutes les bibliothèques du monde. L'artiste, par le pouvoir de l'imagination donne forme à ses modèles d'une façon parfaite, en des couleurs ardentes de vie scintillante et de beauté; le sculpteur façonne avec facilité la matière extrêmement malléable de ce monde en statues, dont il n'aurait jamais imaginé la beauté durant sa vie terrestre; le musicien, aussi, est grandement avantagé car il entend les échos d'accents célestes beaucoup plus mélodieux et permanents qu'aucun qu'il ait jamais entendus sur la terre et son esprit les traduit en harmonies exquises. Le poète trouve une inspiration merveilleuse dans les images, la musique et les couleurs qu'il pourra utiliser dans sa prochaine incarnation, et le philanthrope élabore les plans humanitaires qu'il utilisera dans ses futures vies terrestres. Là il voit la raison de ses échecs passés, apprend comment surmonter les obstacles et éviter les erreurs qui avaient rendu impraticables les plans qu'il utilisait antérieurement. Ainsi, après un court séjour purificateur au Purgatoire, cette région est celle où nos bien-aimés se préparent pour une autre vie terrestre, meilleure et plus efficace, dans les années à venir.

   En conclusion, souvenons-nous que l'Esprit, l'homme (ou la femme) réel, est immortel et, par conséquent, ne peut mourir. Aussi, ce terme de "mort", quand il s'applique à la séparation de l'Esprit d'avec le corps physique, est-il inapproprié car la libération de ce véhicule imparfait, lent et lourd, c'est la vie, libre, sans entraves et plus abondante dans un lieu où la joie, le bonheur, la paix, la compréhension, et le progrès abondent.

  


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