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CHAPITRE 14

ANALYSE OCCULTE DE LA GENÈSE


LIMITATIONS DE LA BIBLE

Dans la partie précédente de notre étude, jusqu'au chapitre 13, nous avons assez rarement fait allusion à la Bible, mais nous allons maintenant lui consacrer un peu de notre attention, non pas que nous ayons l'intention de tenter une justification de la Bible (dans la forme où elle nous est ordinairement connue aujourd'hui), comme étant la seule véritable Parole de Dieu et la seule inspirée; mais il n'en est pas moins vrai qu'elle contient beaucoup d'enseignements occultes précieux. Ces enseignements sont, dans une large mesure, cachés par des interpolations et obscurcis par l'élimination arbitraire de certaines parties, comme étant "apocryphes". L'occultiste scientifique qui connaît l'intention de l'auteur peut, il va sans dire, aisément voir quelles sont les parties originales et quelles sont celles qui ont été interpolées. Si nous prenons, par exemple, le premier chapitre de la Genèse, tel qu'il se trouve dans les meilleures traductions que nous possédions, nous trouverons qu'il renferme de manière identique le même plan d'évolution que celui qui a été exposé dans la partie précédente de cet ouvrage et qu'il s'harmonise très bien avec les enseignements occultes en ce qui touche aux Périodes, aux Révolutions, aux Races, etc. Les esquisses données sont nécessairement brèves et condensées, une Période entière étant récapitulée en une vingtaine de mots; néanmoins, les traits saillants s'y trouvent.

Avant d'en commencer l'analyse, il est nécessaire de mentionner que les mots de la langue hébraïque, surtout dans le vieux style, sont unis les uns aux autres et qu'ils ne sont pas divisés comme dans notre

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langue. Ajoutez à cela la coutume qui consiste à omettre dans l'écriture les voyelles, de sorte qu'en lisant, l'interprétation dépend en grande partie de la place qu'on leur a donnée et de la manière de les insérer, et vous vous rendrez compte des grandes difficultés qu'il faut surmonter pour déterminer le sens original. Un léger changement peut altérer complètement le sens d'une phrase quelconque.

Outre ces sérieuses difficultés, nous devons aussi nous rappeler que, des quarante-sept traducteurs de la version du roi Jacques (celle qui est la plus usitée en Angleterre et en Amérique), trois seulement étaient des hébraïsants et que, sur ces trois, deux moururent avant que les Psaumes n'aient été traduits! Nous devons, de plus, considérer que l'Acte qui autorisa la traduction interdit aux traducteurs toute interprétation qui s'écarterait trop des croyances ayant déjà cours ou qui tendrait à les déranger. Il est ainsi évident qu'il y avait vraiment très peu de chances d'obtenir une traduction correcte.

Les conditions n'étaient guère plus favorables en Allemagne, car là, Martin Lüther était le seul traducteur, et pour sa traduction il ne se servit même pas de l'hébreu original, mais simplement d'un texte en latin. La plupart des versions aujourd'hui en usage dans les pays protestants d'Europe sont simplement des traductions en diverses langues de la traduction de Lüther.

Il est vrai qu'il y a eu des révisions, mais elles n'ont pas apporté beaucoup d'améliorations. De plus, dans notre pays (les Etats-Unis), bien des gens veulent que le texte de la version anglaise du roi Jacques soit absolument correct de la première à la dernière page, comme si la Bible avait été à l'origine écrite en anglais, et comme si la version en question était une copie certifiée du manuscrit original. Ainsi, les vieilles erreurs sont encore là, en dépit des efforts qui ont été faits pour les éliminer.

Il faut noter que ceux qui écrivirent à l'origine la Bible n'avaient pas l'intention de donner aux hommes la vérité sous une forme accessible aux plus ignorants. Rien n'était plus loin de leur pensée que d'écrire "un livre ouvert de Dieu". Les grands occultistes qui écrivirent le Zohar sont très affirmatifs sur ce point. Les secrets de la Thorah ne devaient pas être mis à la portée de tous, comme le montrera la citation suivante:

"Malheur à l'homme qui ne voit dans la Thorah (la loi) qu'une simple narration et des mots ordinaires!

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Car si, en vérité, elle ne contenait que cela, nous serions capables, même aujourd'hui, de composer une Thorah beaucoup plus digne d'admiration. Mais il n'en est pas ainsi. Chaque mot de la Thorah contient un sens élevé et un mystère sublime. ...Les narrations de la Thorah sont le vêtement de la Thorah pour la Thorah elle-même!...Les simples d'esprit ne s'intéressent qu'aux vêtements et aux narrations de la Thorah. Ils ne connaissent rien d'autre. Ils ne voient pas ce que le vêtement cache. Les hommes plus instruits ne font pas attention au vêtement, mais au corps qu'il enveloppe."

Les mots précédents impliquent clairement le sens allégorique de la Thorah. Paul dit aussi en termes non équivoques que l'histoire d'Abraham et des deux fils qu'il eut de Sarah et Agar est purement allégorique (Galates 4:22-26). Beaucoup de passages sont voilés, d'autres doivent être pris dans le sens littéral, et toute personne qui ne possède pas la clef occulte est incapable de trouver la vérité profonde cachée sous ce qui est parfois un vêtement hideux.

La discrétion gardée sur ce qui concerne ces sujets profonds et l'usage invariable d'allégories, chaque fois que les masses étaient à même de venir en contact avec des vérités occultes, sont aussi apparents quand on considère que le Christ avait coutume de parler toujours à la multitude en paraboles, expliquant plus tard et en secret à ses disciples le sens profond qu'elles contenaient. A plusieurs reprises, Il leur imposa le secret au sujet de ces enseignements particuliers.

Paul agit de même, car il donne le "lait" ou les enseignements les plus élémentaires aux "nouveau-nés" dans la foi, et garde "la nourriture solide" (I Corinthiens 3:2) ou les enseignements les plus avancés pour les "forts", pour ceux qui sont qualifiés pour les comprendre et les recevoir.

La Bible juive fut écrite d'abord en hébreu, mais nous ne possédons pas une seule ligne des manuscrits originaux. Dès 280 avant Jésus-Christ parut une traduction en grec, la version des Septante. Même au

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temps du Christ, il existait déjà la plus grande confusion et une diversité d'opinions au sujet des parties qui devaient être admises comme originales et de celles qui auraient été interpolées.

Ce n'est qu'après le retour de l'exil de Babylone que les scribes commencèrent à rassembler les divers écrits, et ce n'est que vers 500 ans après Jésus-Christ que parut le Talmud, premier texte qui ressemblât au texte actuel et qui, en raison des faits précédents, ne saurait être parfait.

Le Talmud fut alors pris en main par l'Ecole Massorétique qui, de l'an 590 à l'an 800 environ de notre ère, siégeait à Tibériade. Après un travail long et minutieux, un Ancien Testament en hébreu fut élaboré, qui est le texte le plus rapproché de l'original que nous ayons actuellement.

Nous nous servirons du texte Massorétique dans l'interprétation suivante de la Genèse et, ne nous contentant pas du travail d'un seul traducteur, nous le compléterons par une traduction allemande, l'ouvrage de trois hébraïsants éminents, H. Arnheim, M. Sachs et Jul. Furst, qui collaborèrent avec un quatrième, Dr. Zunz, ce dernier étant aussi l'éditeur.

AU COMMENCEMENT

La première phrase de la Genèse est un exemple frappant de ce que nous avons dit au sujet de l'interprétation du texte hébreu, dont le sens peut être altéré en plaçant différemment les voyelles et en changeant la division des mots.

Cette phrase peut être lue de deux façons. La première est: "Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre"; la deuxième: "Au moyen de l'essence éternelle (de l'espace) l'énergie double forma le double ciel".

On a beaucoup discuté et fait couler beaucoup d'encre pour décider laquelle de ces deux interprétations est correcte. Le malheur est que les hommes veulent que la question soit fixée et déterminée. Ils s'imaginent que si une certaine interprétation est juste, toutes les autres doivent être incorrectes. Mais

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nous ne saurions trop répéter que tel n'est pas le moyen d'arriver à la vérité qui a toujours plusieurs faces et qui est multiple. Toute vérité occulte peut être examinée de plusieurs points de vue différents; chaque point de vue présente une certaine phase de la vérité, et tous sont nécessaires pour obtenir une conception complète et définie du sujet considéré, quel qu'il soit.

Le fait même que, de cette phrase, comme de beaucoup d'autres dans le vêtement de la Thorah, on peut extraire plusieurs interprétations, tandis qu'elle est une source de confusion pour celui qui n'est pas initié, mais devient une source de lumière pour celui qui possède la clef, démontre la sagesse transcendante des Intelligences merveilleuses qui inspirèrent la Thorah. Si les voyelles avaient été mises à leur place et les mots convenablement divisés, il n'y aurait qu'une seule manière de la lire, et ces grands et sublimes mystères n'auraient pu y être cachés. C'eût été la véritable méthode à suivre si les auteurs avaient eu l'intention d'écrire un livre "ouvert" de Dieu; mais tel n'était pas leur dessein. Ce livre fut écrit seulement pour les initiés, et eux seuls peuvent à la fois le lire et le comprendre. Il eût fallu beaucoup moins d'habileté pour l'écrire d'une manière ouverte que pour voiler sa signification. Toutefois, tous les efforts sont faits pour dévoiler en temps voulu les enseignements à ceux qui y ont droit, et en même temps pour les tenir hors de portée de ceux qui n'ont pas encore gagné le droit de les posséder.


LA THÉORIE NÉBULAIRE

La lumière jetée sur le commencement et sur l'évolution de notre système par les deux interprétations du Livre de la Genèse est nécessaire pour la compréhension du sujet. La première dit qu'il y eut pour notre évolution un commencement, et que les cieux furent créés; l'autre interprétation complète la première en ajoutant que les cieux et la terre furent créés "avec l'essence éternelle" et non pas avec "rien" comme le fait remarquer ironiquement le matérialiste. La substance primordiale cosmique est condensée et mise en mouvement. Les anneaux formés par l'inertie de la masse qui tourne sur elle-

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même, se séparent de la partie centrale et forment les planètes, comme les savants modernes l'ont découvert par déduction et avec une ingéniosité remarquable. La science occulte et la science moderne sont parfaitement d'accord sur le modus operandi. Il n'y a rien dans ces deux assertions qui ne soit compatible avec les deux théories, comme nous allons le montrer.

La science occulte enseigne que Dieu forma le Système et qu'il continue à le guider dans une voie bien définie. L'homme de science moderne, pour réfuter ce qu'il appelle une idée absurde et pour démontrer l'inutilité d'un Dieu, prend un vase rempli d'eau, à la surface de laquelle il verse un peu d'huile. L'eau et l'huile représentent respectivement l'espace et la nébuleuse ardente. Il se met alors à faire tourner l'huile avec une aiguille et l'amène à former une sphère. Cette sphère, dit-il, représente le Soleil central. A mesure qu'il fait tourner de plus en plus vite la sphère d'huile, celle-ci s'enfle à l'équateur et lance un anneau au-dehors; l'anneau se brise et ses fragments se fondent et forment une sphère plus petite qui se met à tourner autour de la masse centrale, comme une planète tourne autour du Soleil. Alors, il demande, sur un ton plein de pitié à l'occultiste scientifique: "Voyez-vous maintenant comment cela se passe? Il n'y a pas besoin de votre Dieu ou d'une force surnaturelle quelconque."

L'occultiste admet volontiers qu'un Système Solaire peut être formé suivant un processus analogue. Mais il est fort surpris qu'un homme possédant la claire intuition qui lui permet de percevoir avec autant d'exactitude l'opération de procédés Cosmiques et qui a l'intelligence nécessaire pour concevoir cette brillante démonstration de sa théorie monumentale, soit aussi complètement incapable de voir que, dans sa démonstration, il joue lui-même le rôle de Dieu. Il est le pouvoir extérieur qui plaça l'huile dans l'eau, sur laquelle elle serait restée inerte et sans forme pendant l'éternité, s'il n'avait pas fourni la force qui la

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mit en mouvement et la fit ainsi se modeler à l'image du Soleil et des Planètes. C'est sa pensée qui conçut l'expérience et l'usage de l'huile, de l'eau et de l'énergie, pour démontrer d'une façon admirable le Dieu Trinitaire travaillant la substance Cosmique pour en former un Système Solaire.

Les attributs de Dieu sont la Volonté, la Sagesse et l'Activité (voir le tableau 8 et noter avec soin ce que le mot "Dieu" signifie dans cette terminologie). L'homme de science a la Volonté de faire l'expérience. Il a l'ingéniosité de fournir les moyens nécessaires pour cette démonstration. Cette ingéniosité correspond à la Sagesse, second attribut de Dieu. Il a aussi la force musculaire voulue pour accomplir l'action qui correspond à l'Activité, le troisième attribut de Dieu.

De plus, l'univers n'est pas une vaste machine à mouvement perpétuel qui, une fois mise en marche, continue à fonctionner sans cause intérieure ou sans force directrice. Cela, l'expérience du savant le prouve également, car aussitôt qu'il cesse de faire tourner la sphère, le mouvement régulier de ses planètes en miniature cesse également et le tout redevient une masse d'huile informe, flottant sur l'eau. L'univers se dissoudrait de même immédiatement en "espace impondérable" si Dieu cessait un seul instant d'exercer Sa sollicitude qui embrasse toutes choses et Son activité qui fournit l'énergie.

La deuxième interprétation de la Genèse est merveilleusement exacte dans sa description d'une double énergie formatrice. Elle ne spécifie pas que Dieu est Trinitaire. Le lecteur est censé avoir connaissance de ce fait. Elle énonce la vérité exacte quand elle dit que, seules, deux forces sont actives dans la formation d'un univers.

Quand le premier aspect du Dieu Trinitaire se manifeste par la Volonté de créer, Il éveille le deuxième aspect (qui est la Sagesse) pour élaborer un plan du futur univers. Cette première manifestation de la Force est l'Imagination. Après que cette Force originelle de l'Imagination a conçu l'Idée d'un Univers, le troisième aspect (qui est l'Activité) travaillant dans la substance Cosmique produit le Mouvement. Ceci est la deuxième manifestation de la Force. Cependant, le Mouvement seul ne suffit pas. Pour former un système de Mondes, le Mouvement doit être ordonné. La Sagesse est par conséquent nécessaire pour guider le Mouvement d'une manière intelligente afin de produire des résultats définis.

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Ainsi, nous trouvons que la première phrase du Livre de la Genèse nous dit que, au commencement, un mouvement ordonné, rythmique, dans la substance Cosmique Primordiale forma l'univers.


LES HIÉRARCHIES CRÉATRICES

La deuxième interprétation de la première phrase nous donne aussi une idée plus complète de Dieu, quand elle parle de la "double énergie" qui désigne les phases positive et négative de l'Esprit Un de Dieu en manifestation. D'accord avec les enseignements de la science occulte, Dieu est représenté comme un Etre composite. Les versets suivants du même chapitre insistent sur ce point.

En plus des Hiérarchies Créatrices qui ont travaillé de plein gré à notre évolution, il y en a sept autres qui appartiennent à notre évolution et qui collaborent avec Dieu dans la formation de l'univers. Dans le premier chapitre de la Genèse, ces Hiérarchies sont appelées "Elohim". Le mot signifie une légion d'Etres doubles ou qui possèdent les deux sexes. La première partie du mot "Eloh" est un nom féminin; la lettre "h" en indique le genre. Si on avait voulu désigner un seul être féminin, on se serait servi du mot "Eloh". Le féminin pluriel est "oth"; aussi, si l'intention avait été d'indiquer un nombre de Dieux du genre féminin, le mot correct aurait été "Elooth". Cependant, au lieu d'une de ces deux formes, nous trouvons la terminaison du masculin pluriel "im" ajoutée au nom féminin "Eloh" qui indique ainsi une légion d'Etres mâles-femelles, bissexuels, et qui sont l'expression de la double énergie créatrice, à la fois positive et négative.

La pluralité des Créateurs est encore donnée à entendre dans la dernière partie du chapitre où les mots suivants sont attribués aux Elohim: " Faisons l'homme à notre image", après quoi, il est ajouté d'une manière inconséquente: "Il les fit mâle et femelle".

Les traducteurs ont rendu le mot embarrassant "Elohim" (qui n'était pas seulement le mot au pluriel, mais aussi masculin et féminin), comme s'il était l'équivalent du mot au singulier et sans sexe de

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"Dieu". Cependant, comment auraient-ils pu faire autrement, même s'ils avaient su? Il leur était défendu d'apporter le trouble dans les idées ayant alors cours. Ce n'était pas la vérité à tout prix, mais la paix à tout prix que le roi Jacques désirait; son seul souci était d'éviter toute controverse qui aurait pu créer de l'agitation dans son royaume.

Le pluriel est également employé quand la création de l'homme est mentionnée, et il indique clairement que le passage s'applique à la création de ADM, la race humaine, et non pas à Adam l'individu.

Nous avons montré que six Hiérarchies Créatrices (en plus des Seigneurs de la Flamme, des Chérubins, des Séraphins et des deux Hiérarchies sans nom qui sont passées vers la libération) aidèrent activement les esprits vierges qui forment eux-mêmes une septième Hiérarchie.

Les Chérubins et les Séraphins ne participèrent pas à la création de la Forme; aussi ne sont-ils pas mentionnés dans le chapitre considéré, qui traite principalement du côté Forme de la Création. Ici, nous ne trouvons que les sept Hiérarchies Créatrices qui firent le travail effectif consistant à amener l'homme jusqu'au point où il acquit une forme physique dense, par l'intermédiaire de laquelle l'esprit intérieur pouvait travailler.

Après une description de chaque partie du travail de la Création, il est dit: "Et Elohim vit que cela était bon." Cette phrase est répétée sept fois, la dernière fois étant à le sixième jour, alors que la forme humaine avait été créée.

Il est écrit que le septième jour "Elohim se reposa". Tout cela s'accorde avec nos enseignements occultes qui ont rapport à la part prise par chacune des Hiérarchies Créatrices au travail de l'évolution, jusqu'à la Période actuelle. On nous apprend aussi que, pendant l'Epoque présente, les Dieux et les Hiérarchies Créatrice ne prennent plus une part active à l'évolution, afin que l'homme puisse travailler lui-même à son propre salut, et qu'elles laissent la direction de l'humanité ordinaire entre les mains des "Frères Aînés" qui sont maintenant les médiateurs entre l'homme et les Dieux.

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PÉRIODE DE SATURNE

Après nous être assurés que le commencement de notre Système et le travail des Hiérarchies créatrices, tels qu'ils sont décrits par la science occulte, s'accordent avec les enseignements de la Bible, nous allons maintenant examiner la description qu'elle donne des différents "Jours de la Création" et voir comment elle s'harmonise avec les enseignements occultes relatifs à la Période de Saturne, à la Période du Soleil et à la Période de la Lune, aux trois Révolutions et demie de la Période de la Terre et aux Epoques Polaire, Hyperboréenne, Lémurienne et Atlantéenne qui ont précédé l'Epoque Aryenne actuelle.

Naturellement, il était impossible de donner, dans les quelques versets du premier chapitre de la Genèse, un exposé détaillé; mais les faits principaux sont là, par ordre de succession, condensés pour ainsi dire en une formule algébrique de la Création.

La deuxième verset continue: " La Terre était déserte et inhabitée, et les ténèbres étaient sur la face de l'abîme; et les Esprits des Elohim se mouvaient au-dessus de l'abîme". Au commencement de la manifestation, ce qui est maintenant la Terre passait par la Période de Saturne et se trouvait exactement dans les conditions décrites, comme on peut le voir en se reportant à la description déjà donnée de cette Période. Elle n'était pas "sans forme et vide", comme l'exprime la version du roi Jacques. Elle était très chaude et par là, bien définie et distincte de l'abîme de l'espace qui était froid. Il est vrai qu'elle était sombre, mais elle pouvait être sombre et cependant chaude, car la chaleur "non lumineuse" précède nécessairement la chaleur incandescente ou visible. Au-dessus de cette Terre sombre de la Période de Saturne se mouvaient les Hiérarchies Créatrices. Elles la travaillaient et la modelaient de l'extérieur. La Bible les appelle les "Esprits des Elohim".


PÉRIODE DU SOLEIL

La Période du Soleil est bien décrite dans le troisième verset: "Et les Elohim dirent: Que la Lumière soit, et la Lumière fut." On s'est moqué de ce passage comme étant le plus ridicule non-sens qui soit.

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On a demandé en raillant: "Comment pouvait-il y avoir de la lumière sur la Terre, alors que le Soleil ne fut pas formé avant le quatrième jour?" Le narrateur de la Bible, toutefois, ne parle pas seulement de la Terre. Il parle de la "nuée de feu" centrale dont furent formées les planètes de notre système, y compris la Terre. Ainsi, quand la nébuleuse atteignit une condition de chaleur lumineuse, ce qu'elle fit dans la Période du Soleil, il n'y avait aucune nécessité pour un luminaire extérieur; la Lumière était dans la nébuleuse même.

Au quatrième verset, nous lisons: " Les Elohim séparèrent la lumière d'avec les ténèbres". Cela va sans dire, car l'espace extérieur était sombre par contraste avec la nébuleuse incandescente de la Période du Soleil.


PÉRIODE DE LA LUNE

La Période de la Lune est ainsi décrite au sixième verset: "Et les Elohim dirent: Qu'il y ait expansion ("firmament" dans d'autres versions) dans les eaux pour séparer l'eau d'avec l'eau". Ceci décrit exactement les conditions de la Période de la Lune, alors que la "nuée de feu" incandescente et le froid de l'espace extérieur avaient formé une masse d'eau autour du noyau ardent. Le contact de l'eau et du feu produisait de la vapeur qui est de l'eau en expansion, comme le décrit notre verset. Elle différait de l'eau relativement fraîche qui gravitait sans cesse vers le centre brûlant et ardent pour remplacer la vapeur qui se précipitait vers l'extérieur. De cette manière, il y avait une circulation constante de l'eau tenue en suspension et aussi une expansion, alors que la vapeur s'échappant du centre ardent vers l'extérieur formait une atmosphère de "brouillard de feu", condensée par contact avec l'espace et retournant de nouveau vers le centre pour être de nouveau chauffée et accomplir un autre cycle. Ainsi, il y avait deux sortes d'eau et une division entre elles, comme le dit la Bible. L'eau dense se trouvait près du centre ardent, l'eau en expansion se trouvait à l'extérieur.

Ceci s'harmonise avec la théorie scientifique des temps modernes. D'abord la chaleur invisible; puis la

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nébuleuse incandescente; plus tard, l'humidité à l'extérieur et la chaleur à l'intérieur, et finalement la formation de la partie solide.


PÉRIODE DE LA TERRE

La Période de la Terre est ensuite décrite. Mais avant de commencer sa description, remarquons que les versets cités et les descriptions données correspondent aussi avec les récapitulations. Ainsi, ce qui est dit de la Période de Saturne décrit aussi la conditions du Système quand il émerge de toute Période de repos. La description des Périodes de Saturne, du Soleil et de la Lune correspondait, par conséquent, aux trois premières Révolutions de la Période de la Terre, et la suivante aux conditions existant sur la Terre pendant la Révolution actuelle.

Au verset 9 et 10, nous lisons: "Et les Elohim dirent: Que les eaux soient séparées du terrain sec...et les Elohim appelèrent le terrain sec "Terre"". Ceci se rapporte à la première formation de la croûte terrestre. La chaleur et l'humidité avaient produit le corps solide de notre Globe actuel.

L'Epoque Polaire : le neuvième verset qui décrit la Période de la Terre dans cette quatrième Révolution (alors commença le véritable travail de la Période Terrestre) décrit aussi la formation du règne minéral et la Récapitulation, faite par l'homme, de la phase minérale de l'Epoque Polaire. Chaque Epoque est également une récapitulation de la phase précédente. De même qu'il y a des Récapitulations de Globes, de Révolutions et de Périodes, de même il y a, sur chaque globe des récapitulations de tout ce qui s'est passé auparavant. Ces récapitulations sont sans fin, toujours en spirales dans l'atome, dans le Globe et dans toutes les autres phases de l'évolution.

Quelque compliqué et déroutant que cet état de choses puisse paraître au premier abord, il n'est pas si difficile de le comprendre. Il y a dans toutes ces phases une méthode régulière et, peu à peu, l'étudiant est capable de percevoir et de suivre sa mise en oeuvre, comme un fil conducteur à travers ce dédale.

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L'analogie est une des meilleures aides pour arriver à comprendre l'évolution.

L'Epoque Hyperboréenne: est décrite, du verset 11 au verset 19, comme étant le travail du quatrième jour. Là on rappelle que les Elohim créèrent le règne végétal, le Soleil, la Lune et les étoiles.

La Bible s'accorde avec les enseignements de la science moderne sur le fait que les plantes succédèrent aux minéraux. Il y a une différence entre les deux enseignements à propos de l'époque à laquelle la Terre fut lancée hors de la masse centrale. La science affirme que ce fut avant la formation de toute croûte qui pourrait être appelée minérale ou végétale. Si nous voulons parler des minéraux et des plantes, comme nous les avons aujourd'hui, cette assertion est correcte. Il n'y avait pas alors de substance matérielle et dense, mais il n'en est pas moins vrai que la première formation solide qui se fit dans le Soleil central était minérale. Le narrateur de la Bible ne donne que les évènements principaux. Il ne rappelle pas que la croûte s'est fondue lorsqu'elle fut lancée hors de la masse centrale, sous la forme d'un anneau qui se désagrégea, dont les fragments se réunirent ensuite. Pour un corps aussi petit que notre Terre, le temps requis pour une recristallisation était relativement si court que l'historien ne le mentionne pas; il ne cite pas non plus le fait subsidiaire que le processus de fonte se répéta à nouveau lorsque la Lune fut séparée de la Terre. Il aura probablement pensé que celui qui a droit à des enseignements occultes se trouve déjà en possession de détails secondaires tels que ceux-là.

Les plantes qui se trouvaient sur la partie solide de la nuée de feu centrale étaient éthérées; par conséquent le processus de fonte ne les détruisit pas. De même que les lignes de force, le long desquelles les cristaux de glace se forment, sont présentes dans l'eau, de même, quand la Terre se solidifia ces formes-végétales éthérées s'y trouvaient présentes. Elles étaient les moules qui attirèrent à eux les matériaux solides formant la substance des plantes actuelles et des forces végétales du passé, enfouies dans les couches géologiques de notre Globe terrestre.

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Ces formes éthérées furent aidées dans leur formation lorsque la chaleur vint du dehors après la séparation de la Terre d'avec le Soleil et la Lune. Cette chaleur leur donna la force vitale nécessaire pour attirer à elle la matière plus dense.

L'Epoque Lémurienne est décrite dans le travail du cinquième jour. Cette Epoque étant la troisième est, dans un certain sens, une Récapitulation de la Période de la Lune. Dans la narration biblique, nous trouvons décrites des conditions semblables à celles qui existaient pendant la Période de la Lune: l'eau, le brouillard de feu et les premiers essais de vie douée de mouvement et de respiration.

Les versets 20 et 21 nous rappellent que "les Elohim dirent: Que les eaux produisent des choses qui aient le souffle de la vie...et des oiseaux...; et les Elohim formèrent les grands amphibies et toutes les choses qui ont le souffle de la vie, selon leur espèce, et tous les oiseaux qui ont des ailes."

Ceci est également en accord avec les enseignements de la science matérielle qui dit que les amphibies précédèrent les oiseaux.

Nous invitons particulièrement l'étudiant à noter que les choses qui furent formées n'étaient pas la vie. Le passage ne dit pas que la vie fut créée, mais "des choses qui respirent ou qui aspirent la vie...Le mot hébreu qui exprime ce qu'ils respiraient est nephesh et on devrait en prendre soigneusement note, car nous le rencontrerons plus tard sous une autre forme.

L'Epoque Atlantéenne correspond au travail du sixième jour. Le verset 24 mentionne la création des mammifères et là le mot nephesh est de nouveau employé, en expliquant que les mammifères "respiraient la vie". "Les Elohim dirent: Que la terre produise des choses qui respirent la vie...des mammifères..."; et au verset 27: "Les Elohim formèrent l'homme à leur image; ils (les Elohim) les créèrent mâle et femelle".

L'historien biblique omet ici les phases assexuelle et hermaphrodite de l'humanité et arrive à la séparation des sexes, tels que nous les connaissons maintenant. Il ne pouvait faire autrement, car il décrivait l'Epoque Atlantéenne et, quand l'humanité avait atteint cette phase de l'évolution, il n'y avait plus ni êtres sans sexe, ni hermaphrodites; la différenciation des sexes avait eu lieu auparavant pendant

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l'Epoque Lémurienne. Ce qui, plus tard, devint l'homme ne pouvait guère recevoir le nom d'homme, dans les premières phases de son évolution, car il ne différait guère des animaux. Par conséquent, le narrateur de la Bible ne va pas à l'encontre des faits quand il dit que l'homme fut formé pendant l'Epoque Atlantéenne.

Au verset 28 (dans toutes les versions), nous trouverons un tout petit préfixe qui a une très grande signification: "Les Elohim dirent; Croissez, REpeuplez la terre." Ceci montre clairement que le scribe qui écrivit la phrase avait connaissance de l'information occulte que la vague de vie avait évolué ici, sur le Globe D de la Période de la Terre, dans les Révolutions antérieures.

L'Époque Aryenne correspond au septième jour de la Création, alors que les Elohim se reposèrent de leurs travaux comme Créateurs et Guides, et que l'humanité commença sa carrière indépendante.

Ceci termine la narration sur la manière dont les Formes ont été produites. Au chapitre suivant la narration considère un peu plus le côté de la Vie.

 

JÉHOVAH ET SA MISSION

Un grand nombre de discussions savantes ont été engagées au sujet de la différence entre l'histoire de la Création, du premier chapitre, et celle qui commence au quatrième verset du deuxième chapitre et spécialement au sujet de l'identité de l'auteur. On affirme que les deux narrations ont été écrites par des

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hommes différents, parce que l'Etre ou les Etres, dont le nom a été rendu par les traducteurs par le mot "Dieu" dans le premier et le deuxième chapitre de la version anglaise, sont appelés, dans le texte hébreu "Elohim" au premier chapitre et "Jéhovah" au deuxième. On prétend que le même narrateur n'aurait pas nommé Dieu de deux manière différentes.

S'il avait voulu désigner Dieu dans les deux cas, il ne se serait probablement pas servi de noms différents; mais il n'était pas un monothéiste. Il était trop instruit pour concevoir Dieu comme étant simplement un Homme supérieur, ayant le ciel pour trône et la terre pour tabouret. Quand il parlait de Jéhovah, il faisait allusion au Chef ayant charge de la partie spéciale du travail de la Création qu'il était en train de décrire. Jéhovah était et est encore l'un des Elohim. Il est le Chef des Anges qui étaient l'humanité de la Période de la Lune, et il est le Régent de la Lune actuelle. Nous renvoyons le lecteur au tableau 14 pour se faire une idée exacte de la position de Jéhovah et de la constitution de ses véhicules.

Comme Régent de la Lune, Il a la charge des Etres dégénérés et malfaisants qui s'y trouvent et Il gouverne également les Anges. Avec Lui sont également quelques-uns des Archanges qui étaient l'humanité de la Période du Soleil. On les appelle les Esprits de Race.

Le travail de Jéhovah consiste à construire des corps ou des formes concrètes au moyen des forces Lunaires qui durcissent et cristallisent. Par conséquent, Il est le dispensateur des enfants et les Anges sont Ses messagers dans cette oeuvre. Les physiologistes connaissent bien la relation de la Lune avec la gestation. Ils ont tout au moins observé qu'elle mesure et gouverne les périodes de la vie intra-utérine et d'autres fonctions physiologiques.

Les Archanges, en tant qu'Esprits et Chefs de Race, combattent pour ou contre une nation, selon les besoins de l'évolution de cette Race. Dans Daniel 10:20, un Archange dit en parlant à Daniel: " Et maintenant je m'en retournerai pour combattre le prince de Perse: et, quand je serai parti le prince de Grèce viendra".

L'Archange Michel est l'Esprit de Race des Juifs (Daniel 12:1), mais Jéhovah n'est pas le Dieu des Juifs

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seulement: Il est l'auteur de toutes les Religions de Race qui furent un acheminement vers le Christianisme. Il est vrai, néanmoins, qu'Il s'intéressa particulièrement aux ancêtres des Juifs dégénérés d'aujourd'hui, les Sémites originels qui furent la race-mère des sept Races de l'Epoque Aryenne. Jéhovah prend naturellement un soin spécial d'une race-mère dans laquelle doivent être inculquées les facultés embryonnaires de l'humanité d'une nouvelle Epoque. C'est pourquoi les Sémites originels étaient son "peuple élu", élu pour devenir la semence d'une nouvelle Race qui devait hériter de la "Terre Promise", non pas seulement de l'insignifiante Palestine, mais de toute la Terre, telle qu'elle est aujourd'hui.

Il ne les conduisit pas hors d'Egypte. Cette histoire prit naissance parmi leurs descendants et elle est une narration confuse de leur voyage vers l'est, quand, fuyant devant les inondations et les désastres de l'Atlantide vouée à la destruction, ils arrivèrent dans le "désert" (wilderness, le Désert de Gobi en Asie centrale) et y errèrent pendant les quarante années cabalistiques, avant de pouvoir entrer dans la Terre Promise. Le mot descriptif "promise" possède dans ce cas un sens double et spécial. La terre fut appelée "la Terre Promise", parce que, en tant que pays ou terre pouvant servir de demeure aux hommes, elle n'existait pas au moment où le "peuple élu" fut amené dans le "désert" (wilderness). Une partie de la Terre avait été submergée par des inondations, et d'autres parties avaient été changées à la suite d'éruptions volcaniques; ainsi, il était nécessaire qu'une certaine période de temps s'écoule avant que la Nouvelle Terre soit dans une condition qui permette à la Race Aryenne d'en prendre possession.

Les Sémites Originels furent mis à part et il leur fut défendu de se marier avec les membres des autres tribus ou des autres peuples; mais ils étaient obstinés et opiniâtres et, par suite, ils désobéirent à l'ordre donné, car ils étaient guidés presque exclusivement par les désirs de la ruse. La Bible mentionne que les fils de Dieu prirent pour femmes les filles des hommes - leurs compatriotes Atlantéens qui leur

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étaient inférieurs. Ils frustrèrent ainsi les desseins de Jéhovah et furent rejetés, car le fruit d'un pareil croisement de races ne pouvait devenir la semence de la Race future.

Ces êtres nés du croisement furent les ancêtres des Juifs actuels qui parlent maintenant de "tribus perdues". Ils savent qu'un certain nombre des leurs, faisant partie du nombre original, les abandonnèrent et suivirent une route différente, mais ils ne savent pas que c'est précisément ce petit nombre qui était resté fidèle. L'histoire de la perte des dix tribus est une fable. La plupart périrent, mais ceux qui étaient restés fidèles survécurent et, de ce noyau, sont descendues les Races Aryennes actuelles.

La science occulte admet volontiers l'opinion des adversaires de la Bible qui déclarent qu'elle n'est qu'une mutilation des écrits originaux. Elle admet même que certaines parties ont été inventées de toutes pièces; nous ne chercherons pas à prouver que, dans son ensemble, elle est authentique dans la forme où nous l'avons aujourd'hui. Nous nous efforcerons seulement d'extraire quelques perles de vérité occulte de la masse déroutante d'interprétations erronées et incorrectes sous laquelle elles ont été enfouies par les divers traducteurs.


INVOLUTION, ÉVOLUTION ET ÉPIGÉNèSE

Maintenant que, dans les paragraphes précédents, nous avons dégagé de la confusion générale l'identité et la mission de Jéhovah, nous pourrons sans doute trouver un accord entre les deux descriptions apparemment contradictoires de la création de l'homme, telles qu'elles se trouvent au premier et au deuxième chapitre de la Genèse. Le premier dit que l'homme fut créé le dernier, et le deuxième qu'il fut créé le premier de tous les êtres vivants.

Nous remarquons que le premier chapitre traite principalement de la création de la Forme; le deuxième prend en considération la Vie, tandis que le cinquième chapitre traite de la Conscience. Ainsi, la clef de l'énigme est que nous devons établir une distinction bien définie entre la Forme physique et la Vie qui construit cette Forme pour sa propre expression. Bien que l'ordre de création des autres règnes ne soit

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pas aussi exactement donné dans le second chapitre que dans le premier, il n'en est pas moins vrai que, si nous considérons l'homme au point de vue de la Vie, il fut créé le premier, mais si nous le considérons au point de vue de la Forme, il fut créé le dernier.

Dans tout le cours de l'évolution, dans les Périodes, les Globes, les Révolutions et les Races, les êtres qui ne progressent pas en formant de nouvelles caractéristiques, se mettent en retard et commencent immédiatement à dégénérer. Seul, ce qui demeure plastique et flexible peut être utilisé pour le modelage de nouvelles Formes propres à exprimer l'expansion de la conscience; seule la Vie qui est capable de dépasser les possibilités de développement inhérents aux formes qu'elle anime, peut évoluer de pair avec les pionniers d'une vague de vie, quelle qu'elle soit. Tout le reste doit suivre à l'arrière.

C'est là l'essence des enseignements occultes. Le progrès n'est pas un simple déploiement de pouvoirs latents et n'est pas limité à l'Involution et à l'Evolution. Il y a un troisième facteur, formant ainsi une triade, l'Involution, l'Evolution et l'Epigénèse.

Les deux premiers mots sont familiers à tous les étudiants de la Vie et de la Forme, alors qu'il est admis généralement que l'Involution de l'Esprit dans la matière a lieu afin de permettre la construction de la Forme, on ne reconnaît pas aussi communément que l'Involution de l'Esprit se fait parallèlement à l'Evolution de la Forme.

Du commencement de la Période de Saturne jusqu'au moment de l'Epoque Atlantéenne où "les yeux de l'homme furent ouverts" par les Esprits Lucifer, l'activité de l'homme, ou de la force vitale qui est devenue l'homme, était principalement dirigée vers l'intérieur; cette même force, qu'il extériorise et qu'il emploie dans la construction de chemins de fer, de bateaux à vapeur, etc., était utilisée intérieurement pour construire un véhicule qui lui permette de se manifester. Ce véhicule est triple comme l'Esprit qui le construisit.

Le même pouvoir au moyen duquel l'homme améliore maintenant les conditions extérieures, était utilisé

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pendant l'Involution pour son développement interne.

La Forme fut construite par l'Evolution; l'Esprit la construisit et l'habita par l'Involution; mais l'Epigénèse est le moyen par lequel les perfectionnements ont été inventés.

Il y a une tendance générale à considérer tout ce qui est comme le résultat de quelque chose qui existait dans le passé; à regarder toutes les améliorations apportées aux Formes déjà existantes comme présentes en elles, en tant que facultés latentes; à envisager l'Evolution comme un simple déploiement d'améliorations existant déjà en germe. Une telle conception exclut l'Epigénèse du plan universel. Elle ne laisse pas de place pour la construction de quelque chose de nouveau, pas de liberté pour l'originalité.

L'occultiste croit que le but de l'Evolution est le développement de l'homme qui, passant par la connaissance et les pouvoirs d'un Dieu statique, doit parvenir à ceux d'un Dieu dynamique, d'un créateur. Si tandis qu'il poursuit présentement son développement, toute son instruction doit se limiter à l'épanouissement de possibilités latentes en lui, où apprend-il à CRÉER?

Si son développement consiste uniquement à apprendre à construire de mieux en mieux des Formes d'après les modèles qui existent déjà dans la pensée de son Créateur, il ne peut devenir au plus qu'un bon imitateur, jamais un créateur.

Pour qu'il puisse devenir un créateur indépendant et original, il est nécessaire que son éducation lui laisse une liberté suffisante pour l'exercice de l'originalité individuelle qui distingue la création de l'imitation. Tant que certaines caractéristiques de l'ancienne Forme suffisent aux exigences du progrès, elles sont conservées mais, à chaque incarnation, la Vie en évolution ajoute aux corps tels perfectionnements originaux qui sont nécessaires pour lui permettre une manifestation plus complète.

Les pionniers de la science se heurtent constamment à l'Epigénèse, comme étant un fait dans tous les départements de la nature. Dès 1759, Gaspard Wolff publia sa Theoria Generationis, dans laquelle il

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montre que dans l'ovule humain, il n'y a absolument aucune trace de l'organisme futur, que son évolution résulte de l'addition de nouvelles formations, de la construction de quelque chose qui n'est pas latent dans l'ovule.

Haeckel (ce grand et intrépide étudiant de la Nature telle qu'il la voit et qui ne fut pas loin de découvrir la vérité complète en ce qui concerne l'Evolution) dit de la Theoria Generationis: "En dépit de son peu d'étendue et de sa terminologie difficile, c'est un des ouvrages les plus précieux dans toute la littérature de la biologie."

L'opinion même de Haeckel est ainsi donnée dans son Anthropogénie: "De nos jours, nous n'avons guère de raisons pour appeler l'Epigénèse une hypothèse, car nous sommes complètement convaincus qu'elle est un FAIT et nous sommes capables de le démontrer à n'importe quel moment avec l'aide du microscope."

Un constructeur ne serait guère qu'un pauvre artisan, si son habileté était limitée à la construction de maisons faites seulement d'après un modèle spécial, que pendant son apprentissage son maître lui apprit à imiter, mais qu'il serait incapable de modifier pour faire face à de nouvelles demandes. Pour réussir, il doit être capable de concevoir de nouvelles et de meilleures maisons, en améliorant ce que l'expérience lui a montré comme défectueux dans les constructions antérieures. La même force que le constructeur extériorise en bâtissant des maisons mieux adaptées aux nouvelles conditions, était utilisée dans les Périodes passées, pour construire de nouveaux et de meilleurs véhicules pour l'évolution de l'Ego.

En commençant avec les organismes les plus simples, la Vie, qui est maintenant l'Homme, construisit la Forme pour subvenir à ses propres besoins. Au cours des âges, à mesure que l'entité progressait, il devint évident que de nouveaux perfectionnements devaient être apportés qui différaient des lignes suivies précédemment. Un nouveau départ lui fut donné dans une nouvelle espèce où elle pourrait corriger les erreurs précédentes que l'expérience lui avait désignées comme empêchant un développement ultérieur; ainsi, la Vie en évolution était à même de continuer à progresser dans une

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nouvelle espèce. Quand, plus tard, l'expérience prouvait que la nouvelle Forme était elle aussi inadéquate, qu'elle ne pouvait pas s'adapter à un certain perfectionnement nécessaire au progrès de la Vie en évolution, cette Forme était à son tour abandonnée et la Vie faisait l'essai d'une Forme nouvelle pouvant s'adapter à ce perfectionnement nécessaire.

C'est ainsi que, par degrés successifs, la Vie en évolution perfectionne ses véhicules et ce perfectionnement se poursuit encore. L'homme, qui est en tête du progrès, a construit ses corps en commençant par une Forme analogue à celle de l'amibe; puis il passa par la Forme humaine du sauvage et s'éleva enfin au-dessus de cette condition en passant par divers degrés, si bien que les races les plus avancées utilisent maintenant les corps les meilleurs et les plus complètement organisés qui soient sur terre. Dans l'intervalle entre les morts et les naissances, nous construisons constamment des corps dans lesquels nous fonctionnons pendant nos vies terrestres et nous atteindrons à un degré d'efficacité beaucoup plus grand que le degré actuel. Si nous faisons des erreurs de construction entre nos incarnations, ces erreurs deviennent évidentes quand nous nous servons du corps pendant notre vie terrestre, et c'est un avantage que nous soyons capables de reconnaître nos erreurs, afin que nous puissions éviter de les reproduire à nouveau vie après vie.

Mais, de même qu'un entrepreneur de bâtiments se trouverait commercialement dans un état d'infériorité s'il n'améliorait pas sans cesse ses méthodes pour faire face aux exigences de ses affaires, de même ceux qui persistent à s'attacher aux vieilles Formes sont incapables de s'élever au-dessus de l'espèce et sont laissés à l'arrière comme retardataires. Ces derniers occupent les Formes abandonnées par les pionniers, comme nous l'avons expliqué auparavant, et ils forment les Races inférieures du règne dans lequel ils évoluent. A mesure que la Vie qui est maintenant l'Homme passait par des phases analogues à celles des règnes minéral, végétal et animal et par les Races inférieures de l'humanité, elle laissa tout le long du chemin des retardataires qui n'avaient pas réussi à atteindre le degré de développement nécessaire pour se maintenir à la hauteur de la première vague de l'Evolution. Ils prirent les Formes abandonnées par les pionniers et s'en servirent pour progresser et s'efforcer de rattraper les

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autres; mais les Formes plus avancées ne restèrent pas stationnaires. Dans le progrès de l'Evolution, il n'y a pas de temps d'arrêt. Dans le développement de la Vie, comme dans le commerce, on ne peut simplement "se maintenir". Progression ou Rétrogradation est la Loi. La Forme qui ne permet pas de perfectionnements ultérieurs doit Dégénérer.

Par conséquent, il y a une série de Formes en progrès qui sont animées par les pionniers de la Vie en évolution et une autre série de Formes en dégénérescence, dépassées par les pionniers mais animées par les retardataires aussi longtemps qu'il y a des retardataires dans la vague particulière de Vie à laquelle ces Formes appartenaient à l'origine.

Là où il n'y a plus de retardataires, l'espèce disparaît graduellement. Les Formes ont été cristallisées au-delà de toute possibilité de perfectionnement par des occupants d'une incapacité toujours plus grande. Elles retournent, par conséquent, au règne minéral, se fossilisent et sont ajoutées aux différentes couches de la croûte terrestre.

L'assertion faite par la science matérielle que l'homme s'est développé en passant par les différents règnes végétal et animal qui existent maintenant autour de nous, puis par la condition d'anthropoïde et de là par celle de l'homme, n'est pas tout à fait correcte.

L'homme n'a jamais habité des Formes identiques à celles de nos animaux actuels ou à celles de nos espèces anthropoïdes d'aujourd'hui, mais il a habité des Formes qui étaient analogues mais supérieures à celles de nos anthropoïdes actuels.

L'homme de science voit qu'il y a une ressemblance anatomique entre l'homme et le singe et, comme l'impulsion évolutive tend toujours au perfectionnement, il en conclut que l'homme doit être descendu du singe, mais il échoue sans cesse dans ses efforts pour découvrir "le chaînon manquant" qui relie l'un à l'autre.

Depuis l'époque où les pionniers de notre vague de vie (les Races Aryennes) occupaient des Formes analogues à celles des singes, ces pionniers ont progressé jusqu'à leur état présent de développement, tandis que les Formes qui étaient le "chaînon manquant" ont dégénéré et sont maintenant animées par les derniers retardataires de la Période de Saturne.

Les singes inférieurs, au lieu d'être les ancêtres des espèces supérieures, sont des retardataires qui occupent les spécimens les plus dégénérés de ce que fut jadis la Forme humaine. Ce n'est pas l'homme

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qui s'est élevé au-dessus de la condition d'anthropoïde; la vérité est, au contraire, que les anthropoïdes sont tombés en dégénérescence hors de la condition humaine. La science matérielle qui s'occupe seulement de la Forme s'est ainsi égarée et elle a tiré à ce sujet des conclusions erronées.

Les mêmes conditions se retrouvent dans le règne animal. Les pionniers de la vague de vie qui entra en évolution dans la Période duSoleil sont nos mammifères actuels. Les différentes classes correspondent aux perfectionnements que l'homme avait réalisés, mais les Formes sont toutes en train de dégénérer par l'usage qu'en font les retardataires. On trouve de même les pionniers de la vague de vie qui entra en évolution dans la Période de la Lune parmi les arbres fruitiers, tandis que les retardataires de cette même vague de vie occupent toutes les autres Formes végétales.

Cependant, chaque vague de vie reste confinée dans ses limites propres. Les anthropoïdes peuvent nous rejoindre et devenir des êtres humains, mais ce sont les seuls animaux qui puissent atteindre notre condition spéciale de développement. Les autres animaux passeront par une phase analogue à la nôtre pendant la Période de Jupiter, mais dans des conditions différentes. Les plantes actuelles seront l'humanité de la Période de Vénus, avec une différence encore plus grande de conditions et nos minéraux atteindront la phase humaine dans les conditions correspondant à la Période de Vulcain.

On notera que la théorie moderne de l'Evolution, particulièrement celle de Haeckel, serait, si elle était complètement renversée, en accord presque complet avec les enseignements de la science occulte.

Le singe a dégénéré de l'homme.

Les polypes sont la dernière dégénérescence laissée en arrière de leur progression par les mammifères.

Les mousses sont la dernière dégénérescence du règne végétal.

Le règne minéral est le but final des Formes de tous les règnes lorsqu'elles ont atteint la limite de dégénérescence.

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Le charbon offre une confirmation de cette assertion, car il faisait jadis partie des Formes végétales; il en est de même pour le bois pétrifié et les restes fossilisés de diverses Formes animales. La pierre commune ou la roche, dont pas un homme de science ne ferait remonter l'origine à un règne autre que le règne minéral, est pour l'investigateur occulte la minéralisation de plantes au même degré que le charbon lui-même. Le minéralogiste expliquera savamment qu'elle est composée de hornblende, de feldspath et de mica; mais le clairvoyant exercé, qui peut suivre sa trace dans la mémoire de la Nature pendant des millions d'années, peut compléter l'explication en ajoutant: "Parfaitement, et ce que vous appelez hornblende et feldspath sont les feuilles et les tiges de fleurs préhistoriques et le mica est tout ce qui reste de leurs pétales."

Les enseignements occultes au sujet de l'évolution sont également confirmés par la science de l'embryologie, dans la récapitulation intra-utérine de toutes les phases précédentes de développement. Entre l'ovule d'un être humain et celui de quelques-uns des mammifères supérieurs et même des plantes les plus développées du règne végétal, on ne trouve aucune différence, même avec l'aide du microcospe. Les experts sont incapables de dire quel est l'ovule humain est quel est l'ovule animal. Même après que quelques-unes des premières phases de développement ont été traversées, les experts ne peuvent pas faire la différence entre l'embryon animal et l'embryon humain.

Mais si on continue à étudier l'ovule animal pendant toute la période de gestation, on observera qu'il passe seulement par les phases minérale et végétale et que l'être naît quand la phase animale est atteinte. Cela vient de ce que la Vie incorporée dans cet ovule passa par son évolution minérale pendant la Période du Soleil, par son évolution végétale pendant la Période de la Lune et qu'elle est maintenant forcée de s'arrêter à la phase animale dans la Période de la Terre.

D'un autre côté, la Vie qui utilise l'ovule humain et qui passa par son existence minérale pendant la Période de Saturne, par son existence végétale pendant la Période du Soleil, et par le stade animal pendant la Période de la Lune, a encore une certaine marge laissée par l'Epigénèse, quand elle a atteint

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la phase animale, et, par conséquent, elle passe à la phase humaine, mais elle ne s'arrête pas là. Le père et la mère donnent de la substance de leur corps pour la construction du corps de l'enfant, mais surtout dans les Races supérieures, l'Epigénèse rend possible l'addition de quelque chose qui fait que l'enfant diffère de ses parents.

Là où l'Epigénèse est inactive, que ce soit chez l'individu, la famille, la nation ou la race, l'évolution cesse et la dégénérescence.


UNE ÂME VIVANTE?

Ainsi, les deux récits de la Création se concilient très bien.

L'un traite de la Forme qui fut construite en passant par les règnes minéral, végétal et animal, et qui atteignit finalement le règne humain.

L'autre nous dit que la Vie qui anime maintenant les formes humaines se manifesta avant la Vie qui anima les formes des autres règnes.

Un seul de ces exposés de la Création n'aurait pas été suffisant. Il y a des détails importants cachés derrière la narration de la création de l'homme, dans le deuxième chapitre; voici le verset: "Alors Jéhovah forma l'homme de la poussière de la Terre et souffla le souffle (nephesh) dans ses narines, et l'homme devint une créature respirante (nephesh chayim)".

A d'autres endroits, dans la version du roi Jacques, nephesh est traduit par le mot "Vie", mais dans ce cas particulier (Genèse, 2:7) il est traduit par "une âme vivante", suggérant ainsi l'idée qu'une distinction était faite entre la Vie qui animait la forme humaine et celle qui animait les créatures inférieures. Il n'y a absolument aucune autorité pour cette différence dans la traduction et elle est purement arbitraire. Le souffle vital nephesh est le même chez l'homme et chez la bête. On peut montrer

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qu'il en est ainsi, même à ceux qui ne transigent pas sur l'autorité de la Bible, car la version du Roi Jacques elle-même dit (Ecclésiaste, 3:19-20) "...telle qu'est la mort de l'un, telle est la mort de l'autre; en vérité, ils ont tous un même souffle (nephesh), en sorte que l'homme n'a pas d'avantage sur la bête...Tous se dirigent vers le même point."

Les animaux ne sont que " nos frères cadets", et bien qu'ils ne soient pas aussi hautement organisés que nous, ils atteindront en temps voulu une condition semblable à la nôtre, alors que nous nous serons élevés encore davantage.

Si l'on soutient que l'homme reçut son âme de la manière décrite au verset 7 du deuxième chapitre de la Genèse, et aussi qu'il n'aurait pu la recevoir d'aucune autre manière, on peut se demander où et comment la femme reçut son âme?

Le sens du chapitre et de l'inspiration du souffle de la vie par Jéhovah est rendu évident et clair si nous nous servons de la clef occulte; il a, de plus, l'immense avantage d'être logique.

Le fait que le Régent de la Lune (Jéhovah) et ses Anges et Archanges furent les agents principaux dans cette action, détermine l'époque à laquelle cette création eut lieu. Ce fut entre le début et le milieu de l'Epoque Lémurienne et probablement après que la Lune se fut séparée de la Terre, parce qu'avant cette séparation, Jéhovah n'intervenait pas dans la génération des corps. Les Formes étaient alors plus éthérées. Il n'y avait pas de corps denses et concrets qui ne peuvent être construits qu'avec le concours des forces Lunaires qui durcissent et cristallisent. L'événement dut avoir lieu dans la première moitié de l'Epoque Lémurienne, car la séparation des sexes qui est notée plus tard eut lieu au milieu de cette Epoque.

En ce temps-là, l'homme en devenir n'avait pas encore commencé à respirer au moyen des poumons. Il possédait des branchies qu'on trouve encore dans l'embryon humain, alors qu'il passe par la phase de vie intra-utérine qui correspond à cette Epoque. Il n'avait pas de sang chaud et rouge, car pendant cette phase il n'y avait pas d'esprit individuel; la forme entière était molle et flexible et le squelette aussi

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tendre que du cartilage. Avant la dernière date citée, alors qu'il devint nécessaire de séparer l'humanité en sexes, le squelette était devenu ferme et solide.

Le travail accompli par Jéhovah avait été la construction d'une substance osseuse, dure et compacte dans les corps tendres qui existaient déjà. Avant ce temps-là, c'est-à-dire pendant les Epoques Polaire et Hyperboréenne, ni les animaux, ni les hommes n'avaient d'os.


LA CÔTE D'ADAM

La manière grotesque et impossible dont la séparation des sexes est décrite (aussi bien dans les versions ordinaires de la Bible que dans le texte Massorétique) offre un autre exemple du résultat que peut avoir le changement de voyelles dans le vieux texte hébreu. Lu d'une certaine manière le mot en question est "côte", mais lu d'une autre manière qui a au moins aussi bon droit à notre considération et qui a, en plus, l'avantage d'avoir le sens commun, il devient "côté". Si nous acceptons comme interprétation que l'homme possédait les deux sexes et que Jéhovah fît qu'un côté ou un sexe demeura à l'état latent dans chaque être, nous ne ferons pas violence à notre raison, comme ce serait le cas si nous acceptions l'histoire de la "côte".

Quand cette modification est faite, les enseignements occultes, tels qu'ils sont donnés précédemment, s'accordent avec ceux de la Bible et tous les deux s'harmonisent avec ceux de la science moderne au sujet du fait que l'homme fut jadis bissexuel, avant qu'un sexe fût développé aux dépens de l'autre.

Pour corroborer ces dires. nous ferons remarquer que le foetus est bissexuel jusqu'à un certain point de son développement; plus tard, un des sexes prédomine, tandis que l'autre reste à l'état latent; de telle sorte que toute personne possède encore les organes du sexe opposé dans une forme rudimentaire et que, par conséquent, elle est réellement bissexuelle, comme l'était l'homme primitif.

Il est clair que la narrateur biblique ne désire pas donner dans ce deuxième exposé de la Création une

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description exacte de l'ensemble de l'Evolution, mais plutôt quelques détails supplémentaires sur ce qui avait été dit dans le premier chapitre. Il nous apprend que l'homme ne respira pas toujours de la même manière que maintenant; qu'il y avait un temps où les sexes n'étaients pas séparés et que c'est Jéhovah Qui exécuta le changement, ce qui permet ainsi de déterminer l'époque de l'événement. A mesure que nous avancerons, nous trouverons beaucoup d'informations supplémentaires.

LES ANGES GARDIENS

Pendant les Epoques et les Périodes les plus reculées, les Grandes Hiérarchies Créatrices avaient travaillé pour l'humanité, tandis qu'elle évoluait inconsciemment. Il n'y avait alors qu'une seule conscience commune pour TOUS les êtres humains, on pourrait dire un seul esprit-groupe pour toute l'humanité.

Pendant l'Epoque Lémurienne s'accomplit un nouveau progrès. Les corps avaient été définitivement formés, mais ils devaient avoir le sang chaud et rouge avant de pouvoir être animés et devenir la demeure d'esprits intérieurs.

Aucun changement brusque ne se produit dans la nature. Nous aurions tort de croire que le fait de souffler de l'air dans les narines suffirait pour placer une âme dans une forme d'argile et la galvaniser en un être doué de sensation et pensant.

L'esprit individuel était très faible, impuissant et tout à fait incapable d'assumer la tâche de guider son véhicule physique. A ce point de vue, il n'est guère plus avancé aujourd'hui. Pour tout observateur qualitié, il est évident que le corps du désir, plus que l'esprit, gouverne la personnalité, même dans notre état actuel de développement. Mais, au milieu de l'Epoque Lémurienne, quand la partie inférieure de la personnalité, le corps triple, était sur le point d'être doté de la lumière de l'Ego, celui-ci, laissé à lui-même, aurait été absoluement incapable de guider ses véhicules.

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Il était, par conséquent, nécessaire que quelque entité, d'un développement bien supérieur à celui de l'homme,  aide l'esprit individuel et prépare la voie pour son union complète avec ses instruments. Le cas était analogue à celui d'une nouvelle nation sur laquelle, jusqu'à ce qu'elle devienne capable de former pour elle-même un gouvernement stable, une puissance supérieure établit un protectorat pour la protéger à la fois contre des dangers extérieurs et des troubles intérieurs. C'est un tel protectorat que l'Esprit de Race exerça sur l'humanité en évolution et c'est celui qu'exerce encore l'esprit-groupe sur les animaux, mais d'une manière quelque peu différente.

Jéhovah est le Très-Haut. Il est le Dieu des Races, pourrait-on dire, et Il a le contrôle de toutes les Formes. Il est le Chef qui gouverne la Forme et le Pouvoir le plus élevé dans le maintien de cette dernière et il exerce sur elle un contrôle ordonné. Les Archanges sont les Esprits de Race; chacun d'eux a la charge d'un certain groupe de personnes. Ils exercent aussi leur domination sur les animaux, tandis que les Anges l'exercent sur les plantes.

Les Archanges dominent les Races ou les groupes de personnes et aussi les animaux, car ces deux règnes ont des corps du désir et les Archanges sont experts à modeler la matière-désir, car dans la Période du Soleil, le globe le plus dense était composé de cette substance et l'humanité de cette Période, les Archanges, apprirent à construire leurs véhicules les plus denses avec la substance-désir, de même que nous apprenons maintenant à construire nos corps avec les éléments chimiques dont notre globe terrestre est composé. Ainsi, on comprend facilement que les Archanges sont spécialement qualifiés pour aider les vagues de vie ultérieures à passer par la phase pendant laquelle elles apprennent à construire et à diriger un corps du désir.

Pour des raisons analogues, les Anges travaillent au corps vital de l'homme, des animaux et des plantes. Leur corps le plus dense était composé d'éther, comme le Globe D de la Période de la Lune, alors qu'ils étaient humains.

Par conséquent, Jéhovah et ses Archanges occupent vis-à-vis des Race une situation analogue à celle de

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l'esprit-groupe vis-à-vis des animaux. Quand des membres individuels d'une Race sont arrivés au point où ils peuvent complètement se contrôler et se gouverner eux-mêmes, ils sont soustraits à l'influence de l'Esprit de Race et d'autres êtres analogues.

Comme nous l'avons vu, le lieu d'élection de l'esprit-groupe, comme aussi de tout Ego dans le corps dense, est dans le sang. Le texte Massorétique montre que l'auteur du Lévitique possédait cette information. Au quatorzième verset du dix-septième chapitre, défense est faite aux Juifs de manger du sang, parce que "...l'âme de toute chair se trouve dans le sang...", et au verset onze du même chapitre nous trouvons ces mots:"...car l'âme de la chair est dans le sang...le sang lui-même sert d'intermédiaire pour l'âme". Ceci montre que le passage s'applique à la fois à l'homme et à la bête, car le mot employé dans le texte hébreu est "neshamah" qui signifie "âme" et non pas "vie", comme on l'a traduit dans la version du roi Jacques.

L'Ego travaille directement par l'intermédiaire du sang. L'Esprit de Race guide les Races en agissant dans le sang, de même que l'esprit-groupe guide les animaux de l'espèce dont il a la charge par l'intermédiaire du sang. L'Ego contrôle son propre véhicule de la même manière, mais cependant avec la différence suivante:

L'Ego opère au moyen de la chaleur du sang, tandis que l'esprit de Race (c'est-à-dire de tribu ou de famille) travaille au moyen de l'air, quand il est aspiré dans les poumons. C'est pourquoi, Jéhovah ou ses Messagers "soufflèrent dans les narines de l'homme" assurant par ce moyen l'entrée de l'Esprit de Race, de communauté, etc., dans les corps.

Les différentes classes d'Esprits de Race fire passer leurs peuples par divers climats et différentes parties de la Terre. Pour le clairvoyant exercé, un esprit de tribu a l'apparence d'un nuage qui enveloppe et pénètre dans toutes ses parties l'atmosphère du pays habité par les hommes sur lesquels sa domination s'exerce. Ainsi sont produits les différents peuples et nations. Paul, quand il fait allusion au "Prince du Pouvoir de l'Air", aux "Principautés" et aux "Puissances", etc., nous donne à penser qu'il

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avait connaissance des Esprits de Race, mais de nos jours, on ne tente même pas de comprendre leur rôle et leur raison d'être, bien que leur influence se fasse sentir profondément. Le patriotisme est un des sentiments qui émanent d'eux et qu'ils encouragent. Il n'a pas maintenant autant de pouvoir sur les hommes que précédemment. Certains sont en voie d'être soustraits à l'Esprit de Race et même ils peuvent dire comme Thomas Paine: " Le Monde est ma patrie". Ceux-là peuvent quitter père et mère et regarder tous les hommes comme leurs frères. Ils sont soustraits à l'influence de l'esprit de famille ou de l'esprit de clan, qui diffèrent de l'esprit de Race et qui sont des entités éthériques. D'autres encore, qui sont entièrement soumis à l'influence de l'esprit de Race ou de famille, souffriront d'une dépression terrible s'ils quittent leur foyer ou leur pays et respirent l'air d'un autre Esprit de Race ou d'un autre Esprit de Famille.

A l'époque où l'Esprit de Race pénétra dans le corps humain, l'Ego individualisé commençait à contrôler quelque peu ses véhicules. Chaque entité humaine devint de plus en plus consciente d'être séparée et distincte des autres hommes; malgré cela, pendant des âges, elle ne se considéra pas tout d'abord comme un individu, mais comme faisant partie d'une tribu ou d'une famille. Le suffixe "son" qui signifie "fils" en anglais et dans les langues scandinaves, qui termine beaucoup de noms de famille, est un souvenir de ce sentiment. Un homme n'était pas seulement "John" ou "James". Il était John Robertson ou James Williamson. Dans certaines contrées, on n'aurait pas appelé une femme "Marie" ou "Marthe", mais bien Marie, fille de Marthe, ou Marthe, fille de Marie. Cette coutume existait encore récemment dans certains pays d'Europe; le suffixe "son" est resté et le nom de famille est encore très honoré.

Chez les Juifs, même à l'époque du Christ, l'Esprit de Race était plus fort que l'esprit individuel. Chaque Juif se considérait tout d'abord comme appartenant à une certaine tribu ou famille. Sa plus grande gloire était d'être de la "Race d'Abraham". Tout cela était dû au travail de l'Esprit de Race.

Avant la venue de Jéhovah, alors que la Terre faisait encore partie du Soleil, il y avait un esprit-groupe commun pour tous, qui était composé de toutes les Hiérarchies Créatrices, contrôlant l'ensemble de la

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famille humaine; mais l'Evolution voulait que chaque corps devint le temple et l'instrument docile d'un esprit intérieur et cela entraînait une division infinie du pouvoir.

Jéhovah parut avec ses Anges et ses Archanges, fit la première grande division en Races et mit chaque groupe sous l'influence directrice d'un Esprit de Race, d'un Archange. Pour chaque Ego, Il désigna un des Anges qui devait agir comme gardien jusqu'à ce que l'esprit individuel soit devenu assez fort pour être délivré de toute influence extérieure.


MÉLANGE DU SANG PAR MARIAGE

Le Christ vint préparer la voie pour l'émancipation de l'humanité de la direction de l'Esprit de Race et de l'Esprit de famille qui différencient, et pour unir toute la famille humaine en Une Fraternité Universelle.

Il enseigna que "la semence d'Abraham" ne concernait que les corps et Il appela l'attention des Juifs sur le fait qu'avant Abraham, le "Je", l'Ego existait (Jean 8:58). Le triple esprit individuel existait antérieurement à toutes les Tribus et à toutes les Races et il demeurera après qu'elles se seront éteintes et que leur souvenir même aura disparu.

L'esprit triple de l'homme, l'Ego, est le Dieu intérieur, que l'homme personnel et corporel doit apprendre à suivre. C'est pourquoi, le Christ dit que, pour devenir Son disciple, un homme doit abandonner tout ce qu'il possède. Ses enseignements font prévoir l'émancipation du Dieu intérieur. Il fait appel à l'homme pour qu'il exerce ses prérogatives en tant qu'individu et qu'il s'élève au-dessus de l'idée de famille, de tribu, de nation. Non pas qu'il doive dédaigner sa famille et son pays. Il lui faut remplir tous ses devoirs, mais il doit cesser de s'identifier avec une partie des hommes et reconnaître sa parenté avec l'humanité entière. Tel est l'idéal offert aux hommes par le Christ.

Sous la domination de l'esprit de Race, la nation, la tribu ou la famille tenaient la première place; l'individu venait en dernier lieu. La famille devait être conservée intacte. Quand un homme mourait sans laisser de descendants pour perpétuer son nom, son frère devait "prendre la veuve pour femme" pour

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que la lignée ne s'éteigne pas (Deutéronome 25:5-10). Aux époques primitives, on regardait avec horreur un mariage en dehors de la famille. Un membre d'une certaine tribu ne pouvait contracter mariage dans une autre tribu sans perdre sa situation dans la sienne propre. Ce n'était pas chose facile de devenir membre d'une autre famille. Ce n'est pas seulement chez les Juifs et les autres nations anciennes qu'on insistait sur l'intégrité de la famille, mais aussi chez les peuples modernes. Comme nous l'avons mentionné précédemment, les Ecossais, même à une époque relativement récente, s'attachaient avec ténacité à leur Clan et les anciens Vikings Scandinaves ne voulaient accepter personne dans leur famille sans tout d'abord "mélanger leur sang" avec le sien, car les effets spirituels de l'hémolyse, qui sont ignorés de la science matérielle étaient connus des anciens.

Toutes ces coutumes résultaient du travail de l'Esprit de Race et de Tribu dans le sang commun. Admettre dans la famille un étranger dans les veines de qui ne coulait pas le sang de la communauté aurait causé la "confusion des castes". Plus les alliances étaient rapprochées, plus grand était le pouvoir de l'Esprit de Race et plus fortes les attaches qui reliaient l'individu à la tribu, car la force vitale de l'homme est dans le sang. La mémoire est en relation intime avec le sang qui est la plus haute expression du corps vital

Le cerveau et le système nerveux sont l'expression la plus élevée du corps du désir. Ils évoquent des images du monde extérieur; mais, pour créer des images mentales, c'est-à-dire quand l'imagination entre en jeu, c'est le sang qui fournit les matériaux pour ces images; c'est pourquoi, lorsque la pensée est active, le sang afflue au cerveau.

Quand le même sang exempt de mélange coule dans les veines d'une certaine famille pendant des générations, les images mentales produites par l'arrière-grand-père, le grand-père et le père sont reproduites dans le fils par l'esprit de famille qui vit dans l'hémoglobine du sang. Ce descendant se considère comme étant la continuation d'une longue lignée d'ancêtres qui vivent en lui. Il voit tous les événements des vies passées de la famille, comme s'il en avait été le témoin; par suite, il n'a pas

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l'impression d'être lui-même un Ego.Il n'est pas simplement "David", mais "le fils d'Abraham"; il n'est pas seulement "Joseph", mais "le fils de David".

Par l'intermédiaire de ce sang commun, il y a des hommes qui passent pour avoir vécu pendant de nombreuses générations parce que, au moyen du sang, leurs descendants avaient accès à la mémoire de la nature dans laquelle le souvenir des vies de leurs ancêtres était demeuré. C'est pour cela qu'au cinquième chapitre de la Genèse, il est dit que les patriaches vécurent pendant des siècles. Non pas qu'Adam, Mathusalem et les autres patriarches atteignirent personnellement un âge aussi avancé, mais ils vécurent dans la conscience de leurs descendants qui voyaient les vies de leurs ancêtres, comme s'ils les avaient vécues eux-mêmes. A l'expiration de la période mentionnée, les descendants ne s'identifièrent plus avec Adam ou Mathusalem; le souvenir de ces ancêtres s'effaça, c'est pourquoi la Bible dit qu'ils moururent.

La "seconde vue" des montagnards écossais montre que, par l'endogamie, la faculté de percevoir les Mondes intérieurs est retenue. Ils ont suivi la coutume de se marier dans le clan, jusqu'à une époque récente, il en est de même pour les "Bohémiens" qui se marient toujours dans la tribu. Plus celle-ci est petite et plus les alliances sont rapprochées, plus "la seconde vue" est prononcée.

Les races primitives n'auraient pas osé désobéir aux commandements émanant du Dieu de la Tribu, de ne pas contracter de mariage en dehors de la tribu; rien ne les portait à le faire, car elles n'avaient pas d'intellect qui leur soit propre.

Les Sémites originels furent les premiers à développer la Volonté et ils commencèrent aussitôt à épouser les filles des hommes qui appartenaient à d'autres tribus; ils déjouèrent temporairement le plan de leur Esprit de Race et furent promptement rejetés pour avoir mal agi en "allant se prostituer à des dieux étrangers", se rendant par là impropres à former la "semence" pour les sept Races de l'Epoque Aryenne actuelle. Les Sémites originels étaient à cette époque la dernière Race que l'Esprit de Race désirait tenir à part.

Plus tard, le libre arbitre fut accordé à l'homme. Le moment était venu où il devait être préparé pour son

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individualisation. L'ancienne conscience "commune", la clairvoyance involontaire ou seconde vue qui présentait constamment à la vision d'un hommme d'une certaine tribu l'image des vies de ses ancêtres et qui faisait qu'il se sentait étroitement identifié avec la tribu ou avec la famille, devait être remplacée, pour un temps, par une conscience strictement individuelle, limitée au monde matériel de façon à diviser les nations en individus afin que la Fraternité des Hommes, indépendamment des conditions extérieures, puisse devenir un fait. C'est d'après le même principe que si, étant donné un certain nombre de maisons, nous désirons en faire un grand édifice, il est nécessaire de les diviser en briques distinctes. C'est seulement alors que le grand édifice peut être construit.

Afin d'accomplir cette séparation en individus, des lois furent promulguées qui prohibèrent l'endogamie ou mariage dans la famille et, à partir de ce moment, les mariages incestueux vinrent à être tenus en horreur. Un sang étranger fut ainsi introduit dans toutes les familles de la Terre et il a graduellement oblitéré la clairvoyance involontaire qui était la cause de l'esprit de parti et de la division de l'humanité en groupes. L'altruisme commence à supplanter le patriotisme, et l'attachement à la famille est en voie de disparaître, comme conséquence du mélange des sangs.

La science a récemment découvert que l'hémolyse, c'est-à-dire l'inoculation du sang d'un individu dans les veines d'un autre être appartenant à une race différente, cause la mort de celui des deux qui est de race inférieure. Ainsi, tout animal auquel on inocule le sang d'un homme meurt. Le sang d'un chien transfusé dans le veines d'un oiseau tue ce dernier, mais le chien ne souffrira pas si on lui inocule le sang d'un oiseau. La science ne fait que mentionner le fait; l'occultiste scientifique en donne la raison. Le sang est le lieu d'élection de l'esprit, comme nous l'avons montré ailleurs. L'Ego, dans l'homme, travaille dans ses propres véhicules au moyen de la chaleur du sang; l'esprit de race, de famille ou de communauté est admis dans le sang par l'intermédiaire de l'air que nous respirons. Chez les animaux se

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trouvent aussi l'esprit distinct de l'animal et l'esprit-groupe de l'espèce à laquelle il appartient, mais l'esprit de l'animal n'est pas individualisé et ne travaille pas consciemment avec ses véhicules comme le fait l'Ego; aussi, est-il entièrement dominé pas l'esprit-groupe qui travaille dans le sang.

Quand le sang d'un animal supérieur est injecté dans les veines d'un animal d'une espèce inférieure, l'esprit qui se trouve dans le sang de l'animal supérieur est naturellement plus fort que l'esprit de l'animal moins développé; aussi, quand il cherche à affirmer sa présence, il tue la forme qui l'emprisonne et se libère. Quand, d'un autre côté, le sang d'une espèce inférieure est injecté dans les veines d'un animal supérieur, l'esprit supérieur est capable d'expulser l'esprit moins développé dans le sang qui lui est étranger et d'assimiler le sang pour ses fins personnelles; par conséquent, il ne s'ensuit pas de catastrophe visible.

L'esprit-groupe cherche toujours à préserver l'intégrité de son domaine dans le sang de l'espèce dont il a la garde. Comme le Dieu de Race des hommes, il s'offense du mariage de ses sujets avec d'autres espèces et il fait retomber les péchés des pères sur les enfants, comme nous le voyons dans le cas des hybrides. Alors que, par exemple, le croisement d'un cheval et d'une ânesse produit un mulet (ou une mule), le mélange de sang étranger détruit la faculté de reproduction et empêche la perpétuation de l'hybride, qui est une abomination au point de vue de l'esprit-groupe, car le mulet n'est pas aussi complètement sous la domination de l'esprit-groupe des chevaux ou de l'esprit-groupe des ânes que la race pure; cependant, il n'en est pas assez éloigné pour être entièrement soustrait à leur influence. Si une mule et un mulet pouvaient s'accoupler, leur progéniture serait encore moins sous la domination de ces deux esprits-groupe et deviendrait ainsi une nouvelle espèce SANS ESPRIT-GROUPE. Ce serait une anomalie dans la nature, une impossibilité, jusqu'à ce que les esprits animaux distincts se soient suffisamment développés pour pouvoir se suffire à eux-mêmes. Une telle espèce, si elle pouvait être produite, serait privée de la direction de ce que nous appelons l'instinct, qui résulte, en réalité, des suggestions de l'esprit-groupe; elle serait dans une position analogue à celle d'une portée de jeunes

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chats extraits du corps de la mère avant leur naissance. Ils seraient absolument incapables de se suffire à eux-mêmes et, par suite, ils mourraient.

Par conséquent, comme c'est l'esprit-groupe des animaux qui envoie en incarnation les esprits distincts des animaux, il retient simplement l'atome-germe fertilisateur quand des animaux d'espèce très différente sont accouplés. Il permet aux animaux dont il a la charge de saisir une occasion pour renaître quand deux animaux d'une nature analogue sont accouplés, mais il refuse de laisser les hybrides se perpétuer eux-mêmes. Ainsi, nous voyons que l'introduction de sang étranger diminue le contrôle de l'esprit-groupe et que, par suite, elle détruit la forme ou bien la faculté de reproduction chaque fois que cela est possible.

L'esprit humain est individualisé; c'est un Ego qui développe son libre arbitre et sa responsabilité. Il est attiré en incarnation par la loi irrésistible des Conséquences, de telle sorte que ni l'esprit de race, ni celui de la communauté ou de la famille ne peuvent le tenir hors d'incarnation dans la phase actuelle de développement de l'humanité; par le mélange de sang étranger, par les mariages entre individus appartenant à des tribus et des nations différentes, les chefs de l'humanité l'aident peu à peu à rejeter hors du sang l'esprit de famille, de tribu ou de nation. Mais en même temps, a disparu nécessairement la clairvoyance involontaire qui était due à leur activité dans le sang, par l'intermédiaire duquel ils encourageaient les traditions de famille chez les êtres confiés à leur garde et nous voyons ainsi que, dans le cas de l'homme, une faculté fut également détruite par le mélange du sang. Cette perte fut toutefois un gain, car elle a concentré l'énergie de l'homme sur le monde matériel et l'a mis à même de profiter des leçons qu'il offre, mieux que s'il était encore distrait par la vision des royaumes supérieurs.

A mesure que l'homme s'émancipe, il cesse graduellement de se considérer comme faisant partie "de la descendance d'Abraham", comme étant un "homme du clan Stewart" ou un "Brahamane" ou un "Lévite"; il apprend à se considérer davantage comme un individu, un "Moi". Plus il cultive ce "Moi",

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plus il se libère de l'esprit de famille et de nation qui se trouve dans son sang, plus il se développe en un citoyen du monde se suffisant à lui-même.

On entend souvent tenir des propos ridicules et même dangereux sur le renoncement au Moi pour le Non-Moi; ce n'est que lorsque nous avons cultivé un "Moi" que nous pouvons nous sacrifier et renoncer au Moi pour le TOUT. Tant que nous ne sommes capables que d'aimer notre propre famille et notre propre pays, nous ne pouvons pas réellement aimer les autres. Nous sommes entravés par les attaches de la famille et du pays. Quand nous avons brisé les attaches du sang, quand nous nous sommes affirmés et que nous nous suffisons à nous-mêmes, nous pouvons devenir pour l'humanité des aides désintéressés. Quand un homme est arrivé à ce point, il s'apercevra que, loin d'avoir perdu sa propre famille, il a gagné toutes les familles du monde, car elles sont devenues ses soeurs et ses frères, ses pères et ses mères, dont il doit prendre soin et qu'il doit aider.

ALors, il recouvrera la vue du Monde Spirituel qu'il perdit par le mélange du sang, mais ce sera une faculté supérieure, une clairvoyance intelligente et volontaire qui lui permettra de voir ce qu'il veut et qui ne sera pas seulement la faculté négative incorporée dans son sang par l'esprit de famille qui l'attacha à une certaine famille à l'exclusion de toutes les autres. Son point de vue sera universel et sera employé pour le bien de tous.

Pour des raisons déjà mentionnées, les mariages entre les tribus et plus tard entre les nations vinrent graduellement à être considérés comme désirables et préférables aux alliances rapprochées.

Tandis que l'homme passait par ces phases et qu'il perdait graduellement contact avec le monde intérieur, il s'affligea de cette perte et son désir fut grand de recouvrer la vision "intérieure". Mais peu à peu, il oublia et le monde matériel s'affirma graduellement dans son intellect, comme étant la seule réalité, jusqu'à ce que finalement, il arriva à rejeter l'idée qu'il y a des Mondes Intérieurs et à considérer comme une superstition ridicule la croyance à leur existence.

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Les quatre causes qui contribuèrent à cet état de choses étaient:

1° L'éclaircissement de l'atmosphère brumeuse du continent Atlantéen.

2° La plus étroite connexion du corps vital avec le corps dense, de telle sorte qu'un certain point à la racine du nez vint à correspondre avec un point analogue dans le corps vital.

3° L'abandon des alliances rapprochées auxquelles furent substitués les mariages en dehors de la famille et de la tribu.

4° L'usage des boissons alcooliques.

Les Esprits de Race existent encore et travaillent avec l'homme, mais plus la nation est avancée, plus grande est la liberté laissée à l'individu. Dans les pays où les hommes sont le moins libres, l'Esprit de Race est le plus fort. Plus un homme est en harmonie avec la Loi d'Amour et plus son idéal est élevé, plus il se dégage de l'influence de l'Esprit de Race.

Alors que le patriotisme est en lui-même une bonne chose, il n'en est pas moins une attache à l'Esprit de Race. L'idéal d'une Fraternité Universelle qui ne s'identifie avec aucun pays ni aucune race est le seul chemin qui mène à l'émancipation.

Le Christ parut pour réunir par les liens de la paix et de la bonne volonté les races divisées; par ces liens, tous les hommes suivront volontiers et consciemment la Loi d'Amour.

Le Christianisme actuel n'est même pas l'ombre de la véritable religion du Christ. Cette religion restera presque inconnue jusqu'à ce que tout sentiment de race ait été surmonté. Dans la Sixième Epoque, il n'y aura plus qu'une seule Fraternité Universelle, sous la direction du Christ Revenu, mais personne ne connaît ni le jour ni l'heure, car ils ne sont pas fixés et dépendent de l'époque à laquelle un nombre suffisant d'hommes aura commencé à vivre la vie de Fraternité et d'Amour, qui sera la marque distinctive de la nouvelle dispensation.

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LA CHUTE DE L'HOMME

En faisant l'analyse de la Genèse, il nous faut ajouter quelques mots au sujet de la "Chute" qui est la pierre angulaire et le nerf même du Christianisme populaire. s'il n'y avait pas eu de "Chute", il n'y aurait pas eu besoin de "plan de salut".

Quand, au milieu de l'Epoque Lémurienne, la séparation des sexes eut lieu (en vertu de l'activité de Jéhovah et de Ses Anges), l'Ego commença à travailler quelque peu sur le corps dense à la construction d'organes internes. L'homme n'était pas alors l'être conscient et éveillé qu'il est à présent mais, par l'usage de la moitié de la force sexuelle, il était en voie de construire un cerveau pour l'expression de sa pensée, comme nous l'avons décrit précédemment. Il était plus éveillé dans le Monde Spirituel que dans le Monde Physique; il pouvait à peine voir son corps et il n'était pas conscient de l'acte de reproduction. L'assertion biblique que Jéhovah endormait l'homme quand celui-ci devait se reproduire est correcte. Il n'y avait pas de douleur ou de difficultés causées par l'enfantement et (à cause de la conscience extrêmement obscure qu'il avait de son milieu physique) l'homme ne savait rien de la perte de son corps par suite de la mort ou de son entrée dans un nouveau véhicule physique à sa naissance.

On se rappellera que les Lucifers faisaient partie de l'humanité de la Période de la Lune; ils sont les retardataires de la vague de vie des Anges. Trop avancés pour prendre un corps dense, ils avaient cependant besoin d'un organe inférieur pour acquérir des connaissances. En outre, ils pouvaient travailler par l'intermédiaire d'un cerveau physique, chose que Jéhovah ou les Anges ne pouvaient faire.

Ces esprits pénétrèrent dans l'épine dorsale et le cerveau et parlèrent à la femme dont l'Imagination, comme nous l'avons expliqué ailleurs, avait été éveillée par l'éducation de la Race Lémurienne. Comme sa faculté de perception était surtout intérieure, elle reçut d'eux l'impression d'une image et les vit sous la forme de serpents, car ils étaient entrés dans son cerveau par la moelle épinière serpentine.

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L'éducation des femmes comportait l'observation des combats périlleux et des exploits des hommes, faits pour développer la Volonté et, dans ces combats, il arrivait souvent et nécessairement que des corps fussent tués. La conscience obscure qu'il se passait quelque chose d'inusité poussa l'imagination de la femme à se demander pourquoi elle voyait ces choses étranges. Elle était consciente des esprits de ceux qui avaient perdu leur corps, mais sa perception imparfaite du Monde Physique était incapable de lui révéler la présence des amis dont les corps physiques avaient été détruits.

Les Lucifers résolurent pour elle le problème "en ouvrant ses yeux". Ils lui révélèrent son propre corps et celui de l'homme et lui apprirent comment, tous les deux, ils pourraient vaincre la mort en créant de nouveaux corps; ainsi la mort ne saurait les affecter car, comme Jéhovah, ils pourraient créer à volonté.

Lucifer ouvrit les yeux de la femme. Elle chercha l'aide de l'homme et ouvrit ses yeux. Ainsi, d'une manière bien réelle, quoique obscure, ils se "connurent" ou devinrent, pour la première fois, conscients l'un de l'autre et aussi du Monde Physique. Ils connurent la mort et la douleur et par là ils apprirent à faire la différence entre l'homme intérieur et le vêtement extérieur qu'il porte et qu'il renouvelle chaque fois que cela est nécessaire pour avancer d'un degré dans l'Evolution. Ils cessèrent d'être des automates et devinrent des êtres libres et pensants, au prix de leur sujétion à la douleur, à la maladie et à la mort.

Le symbole de l'acte de génération représenté par le fait de manger le fruit est prouvé par la déclaration de Jéhovah, qui n'est pas une malédiction, mais simplement un avertissement des conséquences qui suivraient l'acte: l'humanité serait soumise à la maladie et à la mort et la femme aux douleurs de l'enfantement. Jéhovah savait que l'attention de l'homme ayant été maintenant appelée sur son vêtement physique, il deviendrait conscient de sa perte par suite de la mort. Il savait aussi que l'homme

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n'avait pas encore la sagesse de contenir ses passions et de régulariser les rapports sexuels en observant la position des planètes; par suite, l'enfantement dans la douleur devait résulter de l'abus de la fonction causé par l'ignorance.

Les commentateurs de la Bible ont toujours été très embarrassés pour découvrir quelle relation il pouvait bien y avoir entre l'action de manger un fruit et l'enfantement; mais la solution est aisée, si nous comprenons que l'acte de manger du fruit est le symbole de l'acte de génération au moyen duquel l'homme devient "tel un Dieu", en tant qu'il "connaît" ses semblables et qu'il est capable d'engendrer de nouveaux êtres.

Dans la dernière partie de l'Epoque Lémurienne, quand l'homme s'arrogea la prérogative d'accomplir l'acte de génération à sa fantaisie, c'était sa volonté alors puissante qui lui permettait de le faire. En "mangeant du fruit de l'arbre de la connaissance" à n'importe quel moment, il était capable de créer un nouveau corps chaque fois qu'il perdait un ancien véhicule.

Nous sommes habitués à penser que la mort est un événement redoutable. Si l'homme avait aussi mangé de "l'arbre de la vie", s'il avait aussi appris le secret qui lui aurait permis de vitaliser perpétuellement son corps, il se serait trouvé dans une condition encore pire. Nous savons aujourd'hui que nos corps ne sont pas parfaits et que, dans ces temps reculés, ils étaient extrêmement primitifs. en conséquence, l'anxiété causée aux Hiérarchies Créatrice par la crainte que l'homme ne "mange aussi de l'arbre de la vie" et ne devienne capable de renouveler son corps vital était bien fondée. S'il l'avait fait, il serait devenu immortel en vérité, mais il n'aurait jamais été capable de progresser. L'évolution de l'Ego dépend de ses véhicules; si la mort et la naissance ne lui permettaient pas d'en obtenir de nouveaux et graduellement améliorés, il y aurait stagnation. C'est une maxime occulte que, plus souvent nous

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mourons, mieux nous sommes capables de vivre, car chaque naissance nous donne une nouvelle opportunité.

Nous avons vu que les connaissances acquises par l'intermédiaire du cerveau et l'égoïsme qui les accompagne furent achetés par l'homme au prix du pouvoir de créer à lui seul un autre être. Il acheta son libre arbitre au prix de la douleur et de la mort; mais quand il apprendra à utiliser son intellect pour le bien de l'humanité, il obtiendra un pouvoir spirituel sur la vie et, en plus, sera guidé par un savoir inné, aussi supérieur à la conscience actuelle du cerveau que celle-ci est supérieure à la conscience la plus inférieure des animaux.

La chute dans la génération était nécessaire pour la construction du cerveau, mais cela n'est, après tout, qu'un moyen indirect d'obtenir des connaissance et qui sera supplanté par une connexion directe avec la Sagesse de la Nature que l'homme, sans le secours d'aucune collaboration, sera capable d'utiliser pour la génération de nouveaux corps. Le larynx prononcera de nouveau "le Mot perdu", le "Fiat créateur", qui, sous la direction de grands Instructeurs, était employé dans l'ancienne Lémurie pour la création de plantes et d'animaux.

L'homme sera alors, en vérité, un Créateur. Non pas à la manière lente et laborieuse d'aujourd'hui; mais, par l'usage du mot et de la formule magique convenables, il sera capable de créer un nouveau corps.

Tout ce qui fut manifesté pendant la période descendante de l'Involution demeure jusqu'à ce que le point correspondant sur l'arc ascendant de l'Evolution soit atteint. Les organes actuels de génération dégénéreront et s'atrophieront. L'organe feminin fut le premier à paraître, en tant qu'unité distincte, et, comme selon la loi "les premiers seront les derniers", cet organe sera le dernier à s'atrophier. L'organe masculin fut différencié le dernier et il commence dès maintenant à se séparer du corps. La figure 5 explique la question.

PAGE 357 Figure 5. Commencement et fin des sexes


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